« L’histoire de Papa Wemba »: un film qui revient sur le riche parcours du roi de la rumba congolaise

Projeté en avant-première à la veille de la date anniversaire de sa mort le 23 avril à Brazzaville, le film retrace sur plus de 120 minutes le riche parcours de Papa Wemba, décédé deux ans plus tôt (le 24 avril 2016 en plein concert en Côte d’Ivoire).

Dans « L’histoire de Papa Wemba », le jeune réalisateur français d’origine congolaise, Elvis Adidiema, 30 ans, s’efforce alors de retracer la vie, à la fois privée et artistique, de l’icône. De la veuve Marie-Rose dite « Amazone » livrant quelques anecdotes inédites sur la vie de son époux et sa carrière, à Lokua Kanza, l’un de ses auteurs dans l’album mémorable « Émotion », disque d’Or aux États-Unis, en passant par Ferre Gola, une soixantaine d’entretiens intergénérationnels, tirés de plusieurs personnalités du monde artistique et politique des deux Congo et d’ailleurs, ponctue le documentaire.

Dans ce même élan d’hommage, en République démocratique du Congo (RDC), de nombreuses activités ont été organisées, notamment le séminaire de formation aux premiers secours qui a eu lieu le 23 avril, au Centre Wallonie-Bruxelles, avec la Fondation Papa-Wemba-Partage et la Croix-Rouge, le dépôt de gerbe de fleurs intervenu le 24 avril à la nécropole Entre Ciel et Terre, une exposition des célèbres tenues de scène du roi de la sape et le concert animé par l’orchestre symphonique de Kinshasa Staff Band et le Viva la Musica, le 27 avril. C’est à cette occasion que la Fondation Papa-Wemba-Partage a été officiellement présentée. 

Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, de son vrai nom, a véritablement marqué l’histoire de la musique congolaise. Il détenait à lui seul plus de trois décennies de l'histoire musicale congolaise. Sa musique illustre les temps forts du passé, la vivacité du présent et les lueurs de l’avenir. Sa discographie comprend plus d’une quarantaine d’albums et des morceaux qui ont marqué des milliers de fans à travers le monde. De « La Vie est Belle » à « Kolo Histoire » en passant par « O’Koningana » ou encore « Référence», Papa Wemba restait dans l’air du temps.

En RDC, d’où il est originaire, c’est toute une jeunesse qui depuis plus de trente ans suit ses pas. Bon défenseur de la musique congolaise, l’artiste a largement participé à l’émergence de l’afro pop dans les chartes occidentales. L’homme à la voix d'or, patron des « Ambianceurs », auteur d'innombrables tubes, le roi de la rumba congolaise restera pour les artistes africains un symbole de l’âge d’or de la musique congolaise en particulier et africaine en général.

Les tweets et posts recueillis lors de sa disparition en témoignent

Serge Beynaud : « J’ai voyagé à travers l'Afrique au tout début de ma carrière par le biais de tes sonorités. Hommage à toi maître d'école...Je réécoute une de tes chansons, j’ai des larmes aux yeux. Que la terre te soit légère Grand Baobab ».

L’artiste Déna Mwana: « Il était l'un des musiciens qui ont amené "le lingala", notre lingala, dans tous les quatre coins du monde et l'acteur du film congolais le plus connu au monde. Toutes ces choses n'étaient pas un simple hasard, il avait l'art dans le sang et jusqu'à son dernier souffle ».

Samuel Eto’o : « Quelle triste façon de débuter cette journée en apprenant la disparition de ce monument d'Afrique! Il nous en aura donné des frissons. Papa Wemba a tant aimé sa musique qu'il est parti en la servant... ».

Lokua Kanza : « Papa Wemba…Un immense artiste vient de nous quitter… ».

Groupe Gaël Music: « Le Congo a perdu un artiste avec grand "A ».

Il a certes disparu mais pas ses œuvres. Dans la mémoire des millions de mélomanes à travers le monde et, particulièrement en Afrique, la voix ténor et suave de l’illustre disparu continue à bercer.