Musique : le jazz se célèbre diversementJeudi 26 Avril 2018 - 18:28 Des concerts sont déjà inscrits au nombre des rencontres multiples organisées pour les amateurs du genre musical, avant même le 30 avril, la Journée internationale du jazz instituée par l’Unesco depuis 2012. Voici cinq ans depuis que Kinshasa a commencé à fêter le jazz. Aussi, c’est de manière assez solennelle que se célèbre ce cinquième anniversaire depuis le 24 avril. En effet, à la suite du colloque tenu à l’Institut national des arts (INA) en fin de matinée et l’exposition de photos sur le jazz dans les soirées du 24 et 25 avril, le Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) a pris le relais. La projection de Mantuila, un fou de la guitare de Michée Sunzu a reçu un public hétéroclite qui a fait bon accueil au portrait drôle et émouvant du grand jazzman François Mantuila, disparu avant la fin du tournage. À partir de ce 26 avril, c’est la musique qui est au programme. Cette soirée initiale consacrée aux shows de Vijana Jazz et Joe Kabongo, des jeunes talents prometteurs qui ont déjà un public fidèle. Le groupe Vijana Jazz, programmé en première partie, est apparu il y a deux ans sur la scène du CWB. Formé en 2016 par un groupe de copains, des élèves de l’Inas, l’école d’application de l’INA, ils ont manifesté une maturité qui a tôt fait de les propulser au devant de la scène professionnelle. Les habitués du centre culturel belge apprécient, à juste titre, leur répertoire qui, en plus d’interprétations remaniées, comporte aussi des compositions personnelles. Succédant à Vijana Jazz, le guitariste Joe Kabongo, dit Phrasé, et son groupe Six Play valent le détour. L’organisation affirme qu’il « s’est imposé comme un incontournable du jazz congolais d’aujourd’hui. Malgré son jeune âge, il a très vite gagné la confiance des plus grands car, il fascine par son aisance et son talent en expérimentant un son extrêmement personnel ». Joe Kabongo a l’autre mérite d’avoir formé lui-même les musiciens de Six Play. Le répertoire du groupe créé en 2012 allie jazz, blues, pop aux autres musiques du monde dans une sorte de salade appréciée des mélomanes. Le choix entre le CWB et la Halle de la Gombe Le 27 avril, les amateurs de jazz vont être face à un dilemme. Ils vont devoir faire le choix entre une virée au centre culturel belge ou à l’Institut français (IF), Halle de la Gombe, où est à l’affiche le batteur, percussionniste, compositeur et arrangeur Habacuc Mfundani. Les concerts prévus aux mêmes heures dans les deux lieux promettent d’être des moments de pure délectation. Comme la veille, la scène de Wallonie-Bruxelles accueillera deux groupes ce début de week-end. Il s’agit de Tyson Meya & le Rainbow Band et Cojazz. En raison de cette double affiche, il semble que cette soirée sera plus longue que celle de la Grande Halle où se produira Habacuc et son New Wave jazz Band. Et donc, question de profiter au maximum de la soirée, les mélomanes pourraient la commencer à la Halle de la Gombe afin d’y découvrir les compositions du réputé batteur qui fait partie de la première génération jazz établie à Kinshasa. Le leader du New Wave jazz Band s’inspire des faits sociaux animant la ville chaude et mouvementée de Kinshasa et sa rythmique tient à un mélange d’airs traditionnels congolais et africains fondé sur l’harmonie et l’improvisation jazz. L’oreille ne devrait pas être privée de cette musique trépidante. Il faut rappeler que la programmation du CWB entre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale du jazz initié par l’INA et l’association à but non lucratif Jazz ya Kongo constituée de la crème des jazzmen kinois de la première heure. Cerise sur le gâteau, les concerts constituent une partie du calendrier festif auquel sont associés les mélomanes, à côté notamment du colloque tenu à l’ouverture, le 24 avril, sur la pratique actuelle du jazz et ses perspectives ainsi que du master class organisé le 26 avril à l’INA.
Nioni Masela Légendes et crédits photo : Habacuc Mfundani, batteur, percussionniste, compositeur et arrangeur Notification:Non |