Réflexion

Le livre est ce lieu privilégié de la rencontre des mots, de leur célébration au travers de l’art de l’écriture. Quel meilleur moyen que l’écrit pour dire et se souvenir, pour attester de ce que l’on fait au jour le jour ? Bien d’autres supports témoignent de la force du texte écrit – y compris les plus inattendus comme la télévision lorsqu’elle choisit de doubler la voix du locuteur –, mais le livre garde cette saveur particulière qui le rend unique.

L’amour partagé des mots donne de belles occasions de retrouvailles, à l’image du Salon international du livre de Paris qui réunit les amoureux des belles-lettres. Cette manifestation qui célèbre la lecture et la culture doit nous rappeler, s’il en était besoin, l’importance du livre imprimé dans notre cadre d’apprentissage.

Il est évident que le développement des techniques d’archivage et la numérisation des textes écrits ont révolutionné le rapport au livre. On consulte plus facilement, plus rapidement, plus densément sur le Web, en gagnant un temps précieux. Mais ce qui manque au numérique, c’est la chaleur du livre objet, véritable compagnon entretenant avec celui qui le feuillette une complicité que ne peut offrir l’écran chauffant de l’ordinateur ou de la tablette. Sa beauté aussi, quand on voit les efforts des éditeurs pour concevoir des ouvrages au design soigné que le lecteur a plaisir à conserver.

En réalité, la question n’est pas d’opposer le livre à d’autres moyens de transmission des savoirs, mais de savoir explorer leur complémentarité. Le monde de communication ultra rapide dans lequel nous vivons aujourd’hui tend à transformer le vieil adage « Les paroles s’envolent, les écrits restent » par « Les écrits s’envolent, les paroles restent ». Ce n’est pas grave, il faut continuer à aimer le livre.