Cinéma : La Chapelle de Jean-Michel Tchissoukou, projetée au Centre culturel russeSamedi 3 Mars 2018 - 16:41 La projection de ce film- long métrage a eu lieu au CCR, en présence du directeur de cette institution, Sergey Belyaev, du premier cinéaste congolais, Sébastien Kamba et du fils du feu réalisateur, Bienvenu Tchissoukou C’est à l’occasion de la célébration des trente ans de la mort de cet illustre cinéaste, l’un des pionniers que le septième art a connu en République du Congo, que ce film a été projeté. Sorti en 1979, ce film de Jean-Michel Tchissoukou a ébloui plus d’un spectateur qui, pendant une heure du temps environ, ont suivi avec intérêt, ce film dont la distribution a été assurée par Alphonse D’Oliviera, Segolo Dia Manungu, Albert M’Bou et Gaston Samba. Il décrit les tensions entre les religions africaines précoloniales et l’Eglise catholique dans les années 1930. En effet, une mission évangélique s’est installée dans un village à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la région. Mais les habitants sont attachés à leurs traditions, et le chantier de la chapelle traine. Le curé compte sur ses appuis parmi les autorités du village, le chef de village et le sacristain, pour tenter d’accélérer les choses. Entre le chef de village, le curé, l’instituteur et un jeune maître aux idées modernistes tout juste arrivé au village, un jeu politique se met en place, grâce auquel le curé compte bien étendre son influence. La Chapelle remporte le prix de l’authenticité au festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ougadougou (Fespaco) au Burkina Faso en 1981. Il sied toutefois de noter que si le film a été bien réalisé, c’est parce que les populations locales auxquelles le réalisateur avait fait confiance, avaient compris l’histoire. Sébastien Kamba, le premier cinéaste congolais qui a accompagné Jean-Michel Tchissoukou dans la réalisation de ce film, qui a connu également la participation des comédiens du Centre de formation et de recherche en art dramatique (Cfrad), s’est dit très satisfait que beaucoup de jeunes suivent ce film. Car, il y a environ quarante ans, le cinéma congolais faisait ce genre de films, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Sébastien Kamba a fustigé également le comportement de certains médias. « Pour diffuser ces films, il faut avoir des structures. Or, les premières structures qui peuvent nous permettre de diffuser nos œuvres, ce sont des chaines de télévision. Ici, c’est le comble, je le dis haut et fort, ces chaines demandent de l’argent, avant la diffusion. C’est un paradoxe. Voilà l’un des problèmes qui entravent le développement du cinéma congolais. Nous, cinéastes, cherchons qu’il y ait des structures pour permettre le développement du cinéma congolais, mais, malheureusement … », a-t-il déclaré. Le parcours de Jean-Michel Tchissoukou Jean-Michel Tchissoukou est né en 1942 à Pointe-Noire au Congo et mort en 1997 à Brazzaville. Très tôt, il suit des études de cinéma à Paris, à l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et à l’Office de coopération radiophonique (Ocora). De retour au Congo, il y travaille pendant dix ans dans la chaine de télévision nationale. En 1970, il réalise son premier film, un moyen métrage, intitulé Illusions. C’est un drame qui relate la mésaventure d’un paysan qui vient rejoindre ses parents en ville, mais qui très rapidement tombe en désillusion, entre la froideur de son frère, la rude réalité du marché du travail et les tensions politiques. En 1972, il participe comme assistant au tournage de son Sambizango de Sarah Maldoror. En 1979 il réalise un long métrage intitulé La Chapelle. Puis vint en 1982, son deuxième film, Mpongo (Les lutteurs). Celui-ci, met en scène un drame psychologique dans une classe de gymnastique où un ancien professeur enseigne les techniques de lutte traditionnelle. Par ce biais, il s’intéresse au conflit de générations et aux changements culturels qui se produisent au Congo entre 1930 et 1960. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Lors de la projection du film La Chapelle
Photo 2 : Les spectateurs, un grand plan sur Sébastien Kamba, le premier cinéaste congolais.
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