Elvin Ngaba Nsilou : « La lecture est une arme redoutable et une nourriture essentielle pour l’esprit»Dimanche 25 Février 2018 - 15:21 L’écrivain, éditeur et acteur politique congolais, Exaucé Elvin Ngaba Nsilou, vient de gratifier les férus de la lecture d’un nouvel ouvrage, le troisième du genre. Il s’agit du livre intitulé : « Un temps pour toute chose, Mémoires d’un enfant de la rue » paru aux Éditions Renaissance Africaine (Paris/France), avec la préface de Pierre Ntsemou, sur un volume de 220 pages subdivisées en 20 chapitres. C’est de son livre, de sa conception de la littérature et de ses projets littéraires qu’il nous fait part ici. Les Dépêches de Brazzaville : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Elvin Ngaba Nsilou : Je suis un écrivain, éditeur et homme politique congolais. En ma qualité d’écrivain, je dirige depuis plusieurs années l’Association des Jeunes écrivains et artistes du Congo. En tant que leader politique, je suis l’actuel président de la Dynamique républicaine des démocrates pour le développement intégral du Congo. Et aujourd’hui, je suis président-directeur général des Éditions Renaissance Africaine dont le siège social se trouve à Paris. L.D.B : D'où vous est venue l'idée d'écrire un livre? ENN : Ce n’est qu’après avoir lu en 2005 ma première œuvre congolaise, en l’occurrence Le triomphe de Magalie du regrettée Calissa Ikama, que j’ai eu envie de devenir écrivain. Me sentant passionné par son récit, j’ai songé alors à réunir mes souvenirs pour réécrire une autre « Magalie » qui s’appellerait Lovez. Ce roman est paru aux Éditions Édilivre en 2014, sous le titre Une rencontre avec Lovez. L.D.B : Peut-on donc considérer Calissa Ikama comme votre mentor ? ENN : Non, Calissa Ikama n’est pas mon mentor. Seulement elle m’a juste permis de découvrir ce qu’on me permettra d’appeler ma vocation littéraire. Voilà pourquoi, en guise de reconnaissance, je parlerai d’elle chaque fois que je raconterai les conditions de mes débuts littéraires. Paix à son âme ! L.D.B : Présentez-nous votre ouvrage en quelques mots ? ENN : C’est un roman qui raconte l’histoire d’un garçon de douze ans innocent d’amour, qui a été chassé par son père en l’accusant de sorcier à la suite du diagnostic erroné d’un charlatan. Bien sûr, l’histoire est imaginée. Malheureusement, on ne peut pas dire que des choses comme ça n’arrivent jamais. Le message principal que j’ai voulu transmettre est que, bien souvent, les parents qui martyrisent leurs enfants le font pour des raisons spirituelles. J’ai tenté de démontrer que la torture et le mépris sont incompatibles à la religion, ils ne servent que de prétexte, un masque sous lequel se cachent ceux qui commettent des lâchetés. Sous la peau d’un enfant de la rue, j’ai voulu toucher le cœur du lecteur. Toutefois, si un message devait se dégager, ce serait celui-ci : ne laissez jamais les autres décider pour vous, vivez votre vie pour ne rien regretter. Partir de zéro pour devenir un héros, c’est possible, ce livre en est une véritable illustration. L.D.B : À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ? À tous, comme toujours. Je n’ai pas pour habitude de catégoriser mes ouvrages dans des limites d’âges. Cela peut être tellement trompeur, le nombre d’années passées sur terre ne définit pas forcément la maturité d’une personne. Il existe des gamins de dix ans incroyablement matures, des gamines de vingt ans et des enfants de cinquante ans. Je veux simplement que les mots écrits le restent et qu’en étant lu, ils combattent l’oubli et l’indifférence, car chacun peut y retrouver une part de son enfance, quelques bribes de souvenirs. L.D.B : Quel message à l'endroit de tous ces jeunes qui aspirent à l'écriture ? Je leur dirai d’abord de ne jamais arrêter de lire, la lecture est une arme redoutable et une nourriture essentielle pour l’esprit. Et à ceux qui rêvent devenir comme moi, je leur exhorte au travail et à la confiance en soi, on ne naît pas écrivain mais on le devient. Ils doivent juste savoir que l’écriture n’est pas un cercle réservé qu’aux initiés. J’ai eu à penser comme eux à un moment de ma vie, mais cela ne m’a pas empêché de persévérer, et aujourd’hui la réalité est bien là.
Propos recueillis par Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :Couverture du livre « Un temps pour toute chose, Mémoires d’un enfant de la rue » d'Elvin Ngaba Nsilou Notification:Non |