Musique: l'album "Femme Africaine" présenté officiellement à Paris

Lundi 12 Février 2018 - 13:45

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Par un clip de la chanson Kumulongo projeté sur écran géant, le public ayant bravé les intempéries a découvert, le 10 février, le troisième opus de Simbou Vili. Une belle réussite pour la célébration de la culture par la musique.

Simbou Vili lors de la présentation officielle de l'album Femme Noire à ParisDans la salle des fêtes de la rue de Rocroy, à Paris enneigé, habillée par Mike Sylla, Simbou Vili s’est prêtée à la séance de questions/réponses dans un espace comble lors de la présentation de son album. Dans les moindres détails, l’artiste a confié son parcours de la quête de ses origines pour aboutir, après tant d’années, à un processus musical matérialisé en studio par un album au potentiel qui lui ressemble.

Avec un physique d’artiste décomplexée, Simbou Vili raconte la découverte de ses racines par le chant. Elle le confesse avec une voix suave proche de celle des divas parties de l’autre côté de l’océan atlantique qu’elle admirait dans son enfance, depuis la côte Sauvage, à Pointe Noire. « Je revendique une musique aux influences traditionnelles au son des tambours du Congo et des rituels d’initiation pratiqués sur la terre de mes ancêtres », a-t-elle partagé avec le public en toute authenticité. Constatant que dans le titre Kumulongo, littéralement « Etranger » en français, « une fois à l’étranger, nous devenons étrangers à nous-mêmes sans aucun repère ».

Native de Pointe Noire, Simbou Vili vit en France depuis une trentaine d’années. Rien d’étonnant à ce que, pour son troisième album, l’artiste congolaise, dans un mélange irrésistible entre rythmes et chants de la façade maritime côte ouest de l’Afrique centrale Congo, ait pris l’habitude de s’entourer d’artistes de renom venus de la sphère de ses rencontres.

Pas moins d’une dizaine de musiciens ont participé à l’album Femme Africaine, parmi lesquels le chanteur Théo Blaise Kounkou, le maître guitariste Caën Mandoka et Brice Malonga aux claviers. Il y a aussi l’apport en toute délicatesse dans la programmation et la réalisation de Niboma Danos Canta et l’implication de Patrick Compa pour la conception du titre Femme Africaine. Simbou Vili a pris le temps de les remercier tous, « sans omettre l’apport combien prestigieux de l’homme d’affaires Alexis Vincent Gomes et le journaliste Bedel Baouna ».

Au final, un album d’une créativité authentique salué et expliqué par les nombreux témoignages des artistes et amis présents à la célébration. Pour Niboma Danos Canta, « Dans cette œuvre, Simbou Vili nous invite à danser sur nos danses d’antan, celles du Royaume Kongo ». Et Tchitoula Lamarque, fille métisse de l’artiste, d’expliquer combien sa mère a déployé d’énergie pour concevoir cet album. « Merveilleux ! a avoué Lucien Pambou, car la culture du Kouilou a trouvé une artiste qui mérite d’être encouragée ; soyons solidaires avec elle ». 

Parisienne d’adoption, Simbou Vili, artiste-plasticienne, est aussi conteuse. Ce qui a permis à Gervais Loëmbé, écrivain présent à la cérémonie, de souligner la place centrale et le rôle déterminant des contes et des proverbes dans une société de l’oralité, et plus particulièrement en pays vili.

A la sortie, les réactions étaient unanimes: « vraiment authentique », « nous nous retrouvons », « dansant, percutant, décomplexé » … une belle célébration de la culture par la musique traditionnelle réinvestie par les musiques actuelles dites populaires !

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Simbou Vili lors de la présentation officielle de l'album Femme Noire, à Paris Crédit photo : Alison Siba

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