Interview. Patricia Luamba : « Le maquillage n’est pas une solution à long terme pour les soins de la peau »

Samedi 11 Novembre 2017 - 8:41

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« Je suis vraiment disponible et travaille 24h sur 24 sur le maquillage », a affirmé aux Dépêches de Brazzaville la Make up artist. Maquilleuse à plein temps pour les agences de publicité, les Fashion weeks, les mariées et pour les cérémonies de soirées, elle réalise également des ateliers de maquillage et fait partie d’un groupe WhatsApp où elle partage sur différentes tendances et problèmes du maquillage. Ce, malgré qu’elle soit attachée commerciale d’une scierie. Lors de cette interview accordée à la Beauty Party tenue le 28 octobre à l’Espace Bilembo, elle a insisté sur le soin de la peau comme base d’un maquillage réussi.

Patricia Luamba en pleine séance de maquillage

Les Dépêches de Brazzaville : Comment devrait-on vous présenter à nos lecteurs  ?

Patricia Luamba : Je m’appelle Zia Patricia Luamba. Je suis Make up artist, parce que je n’ai pas étudié le maquillage, je me suis formée sur le tas.

L.D.B. : Depuis quand êtes vous dans le métier, auriez-vous une anecdote à nous raconter à ce sujet  ? 

P.L. : Au fait, j’ai commencé le maquillage par hasard. Je travaillais comme assistante dans une agence de pub. Et, un jour, la maquilleuse tombée malade était absente. Alors, mon patron me dira : « Écoute, tu es une femme, sûrement que tu sais comment maquiller… ». Pourtant, de nature, je ne me maquillais pas, et donc quand mes copines de l’Université me voient, elles disent : « Waouw ! Quelle transformation ! On ne t’avait jamais vue maquillée, et maintenant, non seulement tu te maquilles, tu maquilles même d’autres personnes ! » Cela fait cinq ans que je suis dans le métier. Avant, je le faisais comme un à-côté mais à présent, c’est mon activité principale car malgré que je travaillais, je n’ai pas arrêté de le faire. Et mes parents, mes copines et mes amis m’encourageaient. Cela a commencé de la sorte, puis de fil en aiguille, je me suis perfectionnée si bien que maintenant, je commence à animer des ateliers et à donner des formations.

L.D.B. : Les make up artist, on en rencontre de plus en plus, auriez-vous une touche particulière, une façon à vous qui fait la différence ?

P.L. : Ma touche personnelle, ou le truc qui me différencie des autres, c’est le fait que moi, j’ai appris à travailler le teint naturellement. Je peux vous maquiller sans que cela ne soit remarquable. Mon maquillage à moi se résume juste à cacher les imperfections et à révéler la beauté de la personne que je maquille. Je ne suis pas dans les contours où je m’amuse à transformer les visages, non ! Je camoufle toutes les imperfections et cela a pour effet de vous donner l’idée de ce que serait votre peau si vous n’aviez pas de boutons, de rides, de cernes, etc. Ma spécialité à moi, c’est de bien travailler la peau, lui donner un aspect naturel tout en la maquillant.

L.D.B. : Vous avez sûrement de petites astuces, comment vous y prenez-vous  ?

P.L. : Le premier conseil que je donne toujours à celles qui se maquillent est de bien entretenir leur peau car c’est elle le fondement, la base du maquillage. Ce n’est pas investir dans les produits cher car, peu importe la marque des produits de maquillage que vous avez, si votre peau elle-même n’est pas soignée, pas confortable pour accueillir le fond de teint que vous allez poser, le résultat ne sera toujours pas bon. C’est pour cela qu’au début de l’atelier, j’ai d’abord conseillé aux dames de soigner leur peau. Il faut toujours le faire, parce que le maquillage n’est pas une solution à long terme pour les soins de la peau. C’est quelque chose que l’on fait par moments, c’est juste pour être bien à ces moments-là. Et, il y a des soins réalisés qui font qu’au fil du temps, vous ne serez plus obligée d’être addict au maquillage, vous pourriez le faire mais sans chercher à tout camoufler, parce que vous aurez déjà bien préparé, soigné votre peau. Ce sera juste comme un ajout du genre accessoire de décoration dans la maison parce qu’elle sera déjà bien bâtie et repose sur de bonnes fondations. Voilà pourquoi j’insiste toujours sur la beauté de la peau, les soins qu’il faut lui apporter, cela est très important.Patricia Luamba maquillant pour soirée

L.D.B. : Que conseillez-vous pour les soins de la peau ? Que devrait-on faire  ?

P.L. : Je conseille toujours la patience et la fidélité à un produit. Quand vous commencez à appliquer un traitement, patientez ! Les résultats viennent après deux semaines, un mois. Il faut s’armer de patience. Je dis toujours aux gens qui veulent savoir comment entretenir leur peau de ne pas l’attaquer. Faites-le de manière disparate. Une fois par mois un gommage, un masque hydratant, car quand vous faîtes trop de soins de visages, vous agressez la peau. Et, elle pour se défendre, produit encore plus d’huile, plus de sébum. Et des fois, certains soins effectués ouvrent les pores mais l’on ne sait pas toujours comment les refermer après. Or, lorsque les pores sont ouverts, la peau est exposée aux bactéries et aux impuretés et comme l’on ne sait pas comment les dégager, elles vont créer encore d’autres problèmes. Pour moi, la routine se fait une fois par mois ou au plus une fois les deux semaines, mais n’attaquez pas la peau. Il faut toujours y aller en douceur. Moi je préconise l’usage de produits doux ou naturels pour les soins de visage. Il ne faut pas agresser la peau, s’il vous plaît, c’est ce que je répète tout le temps.  

L.D.B. : L’on entend le plus souvent parler du maquillage nude à Kinshasa. Qu’est-ce donc  ? En quoi consiste-t-il  ?

P.L. : Le nude, c’est se maquiller tout en restant dans les teintes de sa peau. C’est vraiment utiliser des froides couleurs très légères, très pâles, des tendances assez beige, marron, c’est des jeux de transparence, vraiment pas des choses extravagantes. Le nude, c’est vraiment quelque chose de naturel, léger, pâle.

L.D.B. : Quel est votre maquillage favori, celui que vous faîtes toujours avec beaucoup de passion  ?

P.L. : Le maquillage que moi j’adore, c’est celui des mariées car je me dis qu’il n’y a pas mieux qu’aider quelqu’un à immortaliser le jour le plus important de sa vie. C’est pour moi vraiment un grand honneur que d’être sollicitée par une mariée. Je me dis que pour un moment, elle place sa vie entre mes mains. J’ai l’impression d’être responsable du résultat d’un souvenir qu’elle va garder éternellement. Aussi, c’est vraiment ce que j’adore. Ce n’est pas que les pubs qui comptent ou les maquillages de Fashion week, mais ce sont les maquillages des mariées que j’aime énormément ! C’est un maquillage fait de sorte que tu bonifies la personne naturellement, tu ne la rends pas extravagante mais tu caches juste ses imperfections et montre ses bons côtés. Et, c’est encore mieux si elle avait fait des soins et sa peau paraît belle. C’est ce maquillage-là que j’aime beaucoup.

Un atelier de maquillage animé par Patricia LuambaL.D.B. : Ce fameux maquillage des mariées devrait-il être précédé de soins préalables à l’avance ou être faits le jour même ou juste la veille  ?

P.L. : Généralement, je conseille à ceux qui veulent se marier de contacter l’esthéticienne une année ou six mois avant, parce que, comme je le disais, le processus d’entretien de la peau prend du temps, énormément de temps. Cela demande de la patience car les soins faits à la hâte ou jour J-2 ou 4 ne produisent pas les mêmes résultats que ceux qui sont faits depuis longtemps. Il faut savoir qu’avant le mariage, il y a toujours des moments de stress pendant toute la période de préparation. Les mariés sont stressés, cherchent l’argent et certaines complications surgissent à l’improviste. Et, le stress joue beaucoup sur la peau aussi. Alors, mieux vaut commencer plus tôt et aller en profondeur car même avec le stress, si la peau était déjà en train d’être travaillée, il n’y aura pas beaucoup d’effets sur elle. C’est pourquoi je conseille de commencer les soins, à la limite, six, quatre ou trois mois avant mais pas le jour J. Attendre ce jour-là, c’est compliqué, tout ce qui peut être fait alors, c’est juste nettoyer la peau et embellir le reste. L’on ne peut pas se permettre de faire les soins le jour J-1 ou 2, c’est trop limite-limite. Si chez certaines personnes cela marche, chez d’autres, c’est compliqué à faire.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Patricia Luamba en pleine séance de maquillage Photo 2 : Un maquillage de soirée réalisé par Patricia Luamba Photo 3 : Un atelier de maquillage animé par Patricia Luamba

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