Littérature : Grégoire Léfouoba publie « Le Curriculum vitæ du Congo, rive droite »

Samedi 11 Janvier 2014 - 17:15

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Paru aux Éditions L’Harmattan, cet ouvrage de 194 pages sous la forme d’une prosopopée historique d’allure philosophique répond à une question essentielle : qu’est-ce qu’un pays, son nom, son identité, ses compétences, sa vie ou son existence ?

L’auteur montre à travers les quatorze chapitres qui constituent ce livre que les hommes se sont toujours interrogés sur l’organisation de leur vie individuelle et la nature des relations qu’ils entretiennent en société en sauvegardant le mythe du savoir comme paradigme essentiel. D’où il pense que la biographie d’un pays retrace et renseigne les peuples sur la vie des fils qui ont été et sont des références de vertu pour la République. « L’expérience mémorielle nous contraint au souvenir pour donner un sens à notre action en disposant d’un principe unificateur », dit-il.

En effet, le curriculum vitæ a pour fonction traditionnelle de donner des informations authentiques et nettes sur les différentes étapes de la vie d’une personne. Il retrace en une ou deux pages l’évolution d’un individu dans des secteurs précis d’activités. Sa rédaction comporte une exigence d’éthique, de responsabilité et d’honnêteté. Le curriculum vitæ est donc un chemin. Car si l’homme oublie où mène le chemin, le chemin lui existe et demande à être parcouru puisqu’il mène forcément quelque part, enseignent les sages. Puis, il cite le français Rabelais, lorsqu’il dit : « Le temps mûrit toutes choses. Par le temps, toutes les choses viennent en évidence : le temps est le père de la vérité. »

Ce livre est constitué de quatorze chapitres que sont : La fonction traditionnelle d’un curriculum vitæ : question de méthode et de bon sens ; Identité à travers les éphémérides de la création du Congo ; État civil ; Système d’état civil ; Formation traditionnelle, scolaire et universitaire ; Les célébrités de ma famille ; Expérience politique ; Expérience de vie internationale : solidarité avec Lumumba, Mulélé et Mandela ; Expérience de gestion électorale ; Pratique du sport et expérience culturelle ; Service militaire et l’art culinaire comme activité vitale ; Religion, système de croyance, langues parlées, mouvement associatif et lectures de préférence ; Journaux de référence et images télévisuelles : La Semaine africaine, Liaison et Les Dépêches de Brazzaville : plats préférés ; Lettre de motivation.

Donnant des informations sur le curriculum vitæ du Congo, Grégoire Léfouoba, dit que son pays a pour nom : Congo ; pour prénom : Brazzaville ; pour surnom : B.A (pour les intimes). Il est né le 15 août 1960 à 15h30 à l’ombre di Terminalia, à l’hôtel de ville de Brazzaville au bord du fleuve Congo, rive droite. Son pays à pour père l’abbé Fulbert Youlou et pour mère la reine Ngalifourou. Son adresse postale, c’est le cœur d’Afrique centrale, rive droite du fleuve Congo dans la grande forêt équatoriale à intérêt mondial vital. Son code est le 00 242.

L’auteur de cet ouvrage pense qu’il est urgent de savoir penser sa pensée pour mieux l’orienter. À travers ce curriculum vitae, il est possible de bien photographier la vie de la nation congolaise, afin de construire autrement l’avenir. Demain, déclare Grégoire Léfouoba, appartient à ceux qui auront été modestes et humbles, ceux qui auront reconnu que ce sont les idées qui dirigent le monde et non le contraire.

Le curriculum vitæ pense l’auteur de ce livre, est l’histoire abrégée d’un individu, de ses peines et ses réussites. Ici, il est le lieu de toutes les convergences possibles, car il est à l’échelle de tout un pays. Il est inviolable, car il est vérité. Dès lors qu’un individu essaie de dissimuler son existence en magnifiant sa vie sous la lumière de la réussite, on le sent et on le sait toujours… Au total, le curriculum vitæ est le sang physique et moral d’un individu, on ne l’efface jamais, mais on peut l’améliorer en acceptant l’effort afin de rentrer dans l’histoire.

« Personne ne sait, de nos jours, quel fut l’homme le plus riche de la Grèce antique. Et pourtant, on connaît l’existence d’Aristote, de Platon et de Socrate. De même, on ignore qui avait le plus d’argent quand Jésus-Christ et Marx vivaient. La formation est l’axe central de la vie moderne et permet de s’inventer un passé intellectuel glorieux. La nation française ne rayonne à travers le monde que grâce à son curriculum vitæ dans les domaines des arts, lettres, sciences et techniques », ajoute-t-il.

Avant de conclure, en disant que le curriculum vitæ est donc un mot chargé de valeur symbolique, il évoque à la fois croissance et évolution vers un idéal et structure le parcours d’un individu. Ici, il s’agit de lire le destin du pays à travers cet échantillon qui est le produit d’une énumération certes subjective, mais qui signale des faits, des moments à travers le temps et le récit pour que vive la mémoire éternelle.

Originaire de la République du Congo, Grégoire Léfouoba est titulaire d’un doctorat (PhD) de philosophie de l’université d’État de Moscou-Lomonossov en ex-URSS ; diplômé (DFCS) du centre d’études diplomatiques et stratégiques de l’École des hautes études internationales de Paris en France ; diplômé d’études universitaires et générales en droit de l’université Marien-Ngouabi (UMG) de Brazzaville (Congo). Il a occupé des fonctions d’État en qualité de ministre de l’Éducation nationale, chargé de la réforme du système éducatif, de la Jeunesse et des Sports ; ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, du Tourisme, des Loisirs et de l’Environnement ; et ministre de la Coopération entre 1992 et 1997. Actuellement, il enseigne la philosophie politique et morale, l’anthropologie philosophique et la pensée de Marx à l’UMG. C’est un ancien élève du lycée Champagnat de Makoua.

Le curriculum vitæ du Congo, rive droite est vendu 18 euros.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La couverture du livre « Le curriculum vitae du Congo, rive droite ». (© DR) ; Photo 2 : Grégoire Léfouoba. (© DR)