Festival Mantsina sur scène : dix ans déjà et un bilan très impressionnant

Le festival Manstina sur scène a fait connaître et découvrir sur la scène théâtrale congolaise plusieurs talents qui se sont révélés grâce à des créations issues des différentes résidences organisées, comme Alvie Bitemo, Julien Bissila, De Lavallet Bidiefono Boris Nganga, Sylvie Diclo Pomos, Stella Loko, Guy Stan Matingou. De nombreux organisateurs de festival de théâtre à travers le monde ont fait tourner ces œuvres en vue d’en assurer une bonne promotion.

« Plus de neuf artistes ont commencé à tourner grâce à Manstina sur scène. Et il y a des auteurs qui n’avaient pas encore présenté leur texte ni en lecture ni en spectacle. Trois auteurs font partie du périmètre des dramaturges africains : Sylvie Diclo Pomos, découverte à la deuxième édition de Manstina avec son texte La traversée ; Julien Bissila avec Crabe rouge ; Dorient Kaly qui écrit pas mal de textes pour les spectacles qu’il fait avec Ulrich Toyo, ils étaient comédiens et font maintenant partie du paysage des auteurs », précise Dieudonné Niangouna

En dix ans, 122 spectacles de théâtre et de danse ont été programmés, dont 12 spectacles lancés par Mantsina sur scène grâce à des bourses données aux artistes. On peut citer : Le pauvre petit plat d’à côté ; Propos d’un candidat à l’exil ; Je vous aime, la bête ; Le général a dit « je vous emmerde » ; Artemisia Vulgaris ; Crabe rouge ; Attitude clando ; La folie de Janus ; Tuer Germaine.

Quatorze ateliers ont été organisés lors de cette première décennie de Mantsina sur scène : jeu d’acteurs, mise en scène, vidéo ,scénographie, régie et lumières, animés par Patrick Janvier, Kwam Tawa, Catherine Boskovitc, Eva Doumbia, Papa Kouyaté, Élisabeth Perceval, Sylvie Diclo Pomos. « En 2008, nous avons publié un volume sur Manstina qui est un coffret comprenant près d’une quinzaine de textes de théâtre lus de la première à la huitième édition. Ces textes sont ceux qui ont permis de connaître leurs auteurs ou de les faire découvrir. Ces coffrets ont été publiés aux Éditions Carnets Livres, en 2010 », ajoute-t-il.

Pourtant Dieudonné Niangouna regrette que, malgré l’ampleur et la tournure que prend ce festival, il ne soit toujours pas accompagné comme il se doit afin de le pérenniser dans le temps. « Que je sois là ou pas, c’est un festival qui devrait être inscrit dans le budget du ministère de la Culture parce qu’il est fait pour les artistes qui sont sur place et pour le public. C’est quelque chose qui doit continuer et continuera, peu importe les problèmes qu’on peut traverser ».

Dieudonné Niangouna projette pour les dix prochaines années de préparer la prochaine anthologie de Manstina sur scène, axée sur la dramaturgie et la publication des travaux des metteurs en scène. « Il est important que les gens s’imprègnent de la démarche d’un metteur en scène pour être proches du théâtre afin d’être moins dans les clichés », explique-t-il.

Le festival continuera sur la même périodicité et mettra un accent particulier sur la formation des artistes grâce à l’acquisition d’un terrain où seront construits et installés bureaux, loges, espaces de productions pour structurer davantage le festival et contribuer à la formation continue des jeunes.