Couleurs de chez nous : du tsam au campek

Samedi 29 Juillet 2017 - 20:23

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En observant les publicités que font passer les chaînes congolaises, un constat se dégage : les bières sont les produits les plus promus. Dans les restaurants, les bars et autres lieux indiqués, ce sont les bières industrielles, locales ou importées qui règnent.

Tout laisse croire que le Congo n’a que cela à offrir alors que dans les villages et dans les villes du pays, des breuvages typiquement congolais agrémentent les retrouvailles. D’entre tous, on citera le vin de palme, appelé ici et là  ntsamba, ntsam, tsam-tsam, etc., qui est extrait du palmier ordinaire. Depuis longtemps, il a accompagné les cérémonies de mariage coutumier (dot). C’est le vin par excellence avec un goût et des vertus reconnus et consignés par nombre d’écrivains et chanteurs congolais : Emmanuel Dongala, Alain Mabanckou, Henri Lopes, Zoba Casimir, etc.  Avec l’ouverture des routes, les Congolais ont découvert d’autres goûts des terroirs tels : le molengè (nord - Congo), le tombé, itobouli, (Niari), le tsam d’Owando, le louingouila (Bouenza), le peke (Sangha – Likouala), le yonga (Kouilou), le mbolo, etc. sans oublier le célèbre lotoko (Monganda ou Bonganda).

À la base de ces divers liqueurs et vins : le palmier (dans ses variétés), le maïs, la canne à sucre, le dattier et que sais-je encore. Ces vins ont une qualité première : celle de rassembler. En effet, contrairement aux bières dont la consommation est parfois individuelle, par petits comités et par des gens aux allures de gentlemen, le molengè, le tombé, le tsam, le louingouila, le peke le yonga ou le lotoko mobilisent des gens qui, souvent, se contiennent difficilement. Car quelques gorgées suffisent pour pousser leurs consommateurs hors d’eux.

Généralement vendus par les femmes, celles-ci restent à la consommation de ces différents vins de chez nous. Sauf de rares sexagénaires ou veuves nostalgiques qui, par ces coulées, se rappellent leurs époux. Précieux est aussi le caractère de ces vins parce que leur récolte exige temps, énergie, courage et souvent dextérité. « Une affaire d’initiés », comme le disent certains, un tantinet narguant. Puis est arrivé le campek : un mélange de Campari et de peke que l’on doit à un membre du gouvernement. D’ailleurs, à ce sujet, les médias ont montré les images de construction d’une unité industrielle dans laquelle sera produite le fameux campek. Fallait-il évoquer les vertus aphrodisiaques de certaines de ces boissons ? La réponse est dans la question.

Van Francis Ntaloubi

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