Interview. Moli Mokelenge : « Mapapu comme les ailes et Ma Papu, une femme »

Le Courrier de Kinshasa : Comment Moli se définit-il en tant que chanteur ? A-t-il un genre musical de prédilection ?

Moli Mokelenge  : Je m’identifie comme musicien congolais simplement parce que ce soit la rumba ou le folk, la musique traditionnelle congolaise, elles font toutes partie de notre patrimoine culturel ou musical. Jeune dans ce métier, j’aimerai utiliser toutes ces richesses afin qu’elles fassent partie de mes outils de travail, ma matière première.

L.C.K. : Depuis quand pratiquez-vous la musique ? Le faites-vous de manière professionnelle ?

M. M.  : Je fais de la musique depuis une vingtaine d’années, un peu plus de vingt ans maintenant. Je suis professionnel aujourd’hui quoique notre pays ne nous permette pas de nous définir de la sorte avec précision. Mais d’une manière générale et spéciale, je suis vraiment un professionnel de la musique, c’est de cela que je vis.

L.C.K. : Qu’en est-il de votre carrière? Comment la menez-vous ?

M. M.  : J’ai accompagné Jean Goubald pendant plus d’une décennie. Et comme l’on ne quitte jamais ce groupe-là, j’en fais toujours partie tout en étant un effectif passif. J’ai un groupe personnel à côté et je commence à gérer une carrière en solo.

L.C.K. : Plusieurs vous ont connu à l’ombre de Jean Goubald et d’autres découverts à travers le single Engambe sorti il y a trois ans. Qu’en est-il depuis de votre présence personnelle sur le marché du disque  ?

M. M.  : Engambe n’était pas vraiment un single mais plutôt un titre que j’avais signé dans l’album Normes de Jean Goubald. Pendant trois ans, j’étais en train de peaufiner mon répertoire et de faire avancer mon projet d’un point de vue scénique. Mais après avoir livré plusieurs concerts, le public qui y assistait et ceux à qui l’écho parvenait ont commencé à me demander un support phonographique. Je me suis battu afin de pouvoir satisfaire cette demande énorme qui continue. Et, à ce jour, les demandeurs me prouvent qu’ils en avaient vraiment besoin.

L.C.K. : En clair, lorsque vous parlez de satisfaire la demande du public, cela signifie-t-il que vous seriez en passe de sortir un album  ?

M. M.  : Après tous les spectacles donnés, nous venons nous présenter sur le marché du disque. Nous sortons d’abord un single ce samedi 22 juillet sur toutes les plates-formes qui vendent de la musique en ligne, notamment iTunes, Amazon, Spotify, et Deezer ; il y en a 150 au total. Il suffira juste de taper Moli Mokelenge sur Google pour voir apparaître toutes les informations nécessaires sur le single. Nous commençons par là. Trois ans durant, nous économisions et étions également à la recherche d’un producteur mais « Mal-heureusement », faute d’en trouver, cela nous a donné l’envie de nous projeter comme entrepreneur pour mener à bien ce projet qui a abouti aujourd’hui. C’est une première qui annonce les prémices du reste à venir.

L.C.K. : Votre single, comment est-il intitulé ?

M. M.  : Le single a pour titre Mapapu ou les ailes en français. Il s’agit des ailes qui m’ont fasciné et l’aile qui me fascine à la maison. Toute personne rencontre beaucoup de beauté à l’extérieur qui frappe l’œil mais au fond de soi, nous n’avons besoin que d’une seule qui nous apporte le bonheur extrême de la vie. Je parle donc à la fois des Mapapu comme les ailes et de Ma Papu, une femme qui a fasciné mon regard ; celle en qui j’ai trouvé tout le bonheur que je pensais trouver ailleurs.

L.C.K. : Mapapu annonce la sortie prochaine d’un album, je présume, combien de titres portera-t-il  ?

M. M.  : Mapapu va sortir pour donner la preuve aux mélomanes que ma promesse tenait la route que ce n’était pas juste des bobards, que j’y travaillais. Sa réalisation a pris un certain temps mais nous ne parlons pas album tout de suite. Nous allons servir petit à petit quelques minutes, d’abord trois minutes trente et ensuite, peut-être encore moins de dix minutes de chansons, puis viendra ensuite l’album. Si entre-temps des partenaires intéressés veulent s’associer à nous, ils seront les bienvenus car nous avons un répertoire assez étoffé pour réaliser un album. Mais nous déciderons du nombre de titres qu’il contiendra au moment opportun.

Propos recueillis par