"Ma thèse en 180 secondes" : une double consécration pour Arlette MasamunaSamedi 17 Juin 2017 - 15:00 Unique dame à concourir face à ses neuf homologues masculins lors de la finale tenue dans la salle polyvalente de l’Institut français (IF) le 9 juin, la thésarde a valablement défendu les couleurs de l’Université catholique du Congo (UCC) en raflant toute seule le premier prix du jury et celui du public après une prestation applaudie sur l’« Étude de la médiatisation de la journée de la femme en RDC ». Après débat et délibération à huis clos, le jury présidé par le Pr Bertin Makolo Muswaswa a sélectionné les trois lauréats, notamment Arlette Masamuna, Charles Nkiere (Université de Kinshasa, Unikin) et Aristcale Mulonda (Université pédagogique de Kinshasa, UPN), eu égard aux critères d’évaluation. Le Courrier de Kinshasa tient du juré susmentionné que la sélection de la lauréate occupant la première place du podium a été unanime. « L’addition des notes a été faite sans trop regarder les commentaires personnels. Et nous étions étonnés de voir que le choix du public correspondait à celui du jury », nous a confié le Pr Bertin Makolo. Par ailleurs, le président du jury a recadré le contexte du concours de « Ma thèse en 180 secondes (MT 180) », soulignant que le choix des primés était fait dans le strict respect des critères. Et de préciser à propos : « il fallait, dans la mesure du possible, respecter le temps imparti. Lorsque l’on terminait trop tôt sans avoir surtout présenté la structure de son exposé, l’on avait l’impression que le sujet n’était pas maîtrisé. Lorsque l’on prenait son temps pour écouler les 180 secondes ou alors dépasser la moitié, c’était bon ». Le Pr Bertin Makolo a, en sus, évoqué le meilleur atout d’Arlelette Masamuna : « L’expression était très claire, l’exposé structuré avec une introduction et un développement dans lequel transparaissait la méthode qu’elle avait appliquée. Ensuite est venue la conclusion ». Mais de renchérir aussi que « quelques candidats ont aussi eu des exposés bien structurés mais ils ont eu des problèmes au niveau de l’expression et de la vulgarisation. C’est sur ce point là qu’elle les a surpassés et puis l’on a tenu compte de l’originalité aussi ». Et justement sur ce point, il a ajouté : « Le coup de cœur a été le critère qui a permis de balancer tout. L’on a considéré que son travail porte sur la femme à un moment où elle est critiquée négativement même si cette journée lui est accordée. Le fait d’étudier cette circonstance est une façon de la valoriser et en même temps de lui montrer le chemin qui doit être le sien ». La maîtrise de soi Pour la représentante personnelle du chef de l’État à la Francophonie, Isabel Machik Tshombe, également présente au moment de la compétition, le sacre de la candidate de l’UCC était bien mérité. À propos du vote de la salle, elle a affirmé : « Il est très difficile de faire mentir un public surtout quand tout est spontané et que rien n’a été préparé à l’avance. Généralement, quand il n’approuve pas, le public vous crache au visage mais quand il est d’accord, il dit bravo ! Il ne transige pas. Le jury se conforme à des critères mais le public réagit toujours par un coup de cœur, ce qu’il perçoit et ressent ». Et pour ce qui est des critères qui ont milité en faveur du premier prix du jury, Arlette Masamuna, Isabel Machik Tshombe a relevé le fait que « cette jeune dame a d’abord du talent et elle avait un discours clair. L’on a tout de suite compris quel était son sujet et elle avait de la maîtrise de soi. Lorsqu’on est orateur, il faut absolument avoir de la maîtrise de soi, ne pas se laisser intimider. De plus, elle a respecté le temps ». Et elle a conclu : « C’était normal qu’elle soit encouragée par le public qui a tout de suite reconnu son talent ». Après son couronnement, Arlette Masamuna devrait défendre les couleurs de la RDC à la finale mondiale de MT 180 prévue pour septembre à Liège en Belgique. En effet, il s’agit là de l’étape ultime de ce concours scientifique international qui est la reprise francophone de la compétition australienne « Three minutes thesis » conçue à l’Université de Queensland. À Kinshasa, l’épreuve qui s’est tenue, le vendredi 9 juin, dans une atmosphère conviviale et ludique à l’IF, était une grande première. En effet, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), organisait là, via le Campus numérique francophone de Kinshasa (CNFK), l’édition initiale de la RDC. L’Unikin, l’UPN, l’UCC et l’École régionale postuniversitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux (Eraift) sont les quatre établissements d’enseignement supérieur qui ont pris part à la finale nationale de MT 180. Ce, en présence notamment du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Steve Mbikayi, et évidemment de la responsable du CNFK, Élodie Bamowongo.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Arlette Masamuna en pleine présentation
Photo : Les dix candidats à la première finale de MT180 de Kinshasa
Photo : Arlette Masamuna saluant la responsable du CNFK, Élodie Bamowongo après son sacre Notification:Non |