Retraite à l’Administration publique : les syndicalistes posent des préalablesMardi 6 Juin 2017 - 18:34 Réunis l’après-midi du lundi 5 juin en réunion technique autour du ministre de tutelle, les agents et fonctionnaires de l’État représentés notamment par le président de l’intersyndicale nationale de l’administration publique (INAP) et les membres de la commission de titularisation en présence du coordonnateur du Comité de mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique (CMRAP) et du Projet de réforme et rajeunissement de l’Administration publique (PRRAP) et autres consultants ont marqué leur adhésion à l’ensemble du processus de mise à la retraite sous deux conditions majeures. Interviewé par la presse au terme de la rencontre en début de soirée, Fidèle Kiyangi a affirmé que les conditions posées partent en premier du fait que depuis vingt ans, il n’y a jamais eu de promotion dans l’administration publique. Le président de l’INAP a donc à cet effet parlé de ce préalable imposé au ministre d’État en charge de la Fonction publique : « Nous avons demandé que les éligibles à la retraite soient d’abord titularisés. À l’étape suivante, l’on va réfléchir autour des éléments qui devront contribuer au calcul des indemnités de sortie. Puis viendra la retraite proprement dite, ce sont là nos conditions ». Mais d’ajouter aussitôt : « Dans l’ensemble, nous avons marqué notre accord pour que les agents âgés de 65 ans partent à la retraite. Et, ceux qui n’ont pas encore atteint cet âge mais ont accompli 35 ans d’ancienneté dans l’administration publique qui veulent rester peuvent faire un courrier pour le demander conformément à la loi ». Pour Christian Tudieni, secrétaire général à la Fonction publique, la mise à la retraite ne devrait poser aucun souci. Il a soutenu que « la préoccupation des syndicalistes est celle de connaître les différentes étapes de ce processus ainsi que son cheminement ».De souligner dès lors : « C’est un programme élaboré en concertation avec eux comme partenaires sociaux. Dans le cadre de l’instauration du dialogue social, les syndicalistes avaient été conviés à un atelier à Kisantu afin qu’ils puissent adhérer au processus de la réforme et faire des propositions dans le cadre de sa mise en œuvre. Ils sont partie prenante de cette action ». Le moratoire pour l’exécution de l’opération comme nous l’a confié Fidèle Kiyangi court jusqu’au 30 juin. « Avec le ministre, nous avons convenu que le processus ne prenne pas plus d’un mois. Aussi, nous devons faire tout notre possible pour qu’avant la fin du mois de juin le premier contingent de retraitables parte à la retraite conformément à toutes les conditions que nous avons posées pour son effectivité », a-t-il dit. Néanmoins, le président de l’INAP s’est montré formel affirmant : « Si elles ne sont pas réunies, il n’y aura pas de départ à la retraite. Car, pour nous, il est clair qu’aucun fonctionnaire n’ira à la retraite comme s’il n’avait pas servi ce pays ». Il semble que le problème ne devrait pas se poser à ce niveau s’il faut s’en tenir au discours du ministre d’État Michel Bongongo alors qu’il lançait les discussions de manière solennelle. « J’invite tous les acteurs concernés à un engagement citoyen nécessaire pour offrir à nos concitoyens, qui ont rendu des bons et loyaux services à la nation une retraite méritée et honorable sur base des opportunités offertes, dans le cadre du PRRAP », a-t-il déclaré. Mais il a, par-dessus tout, rassuré l’assistance « que le gouvernement dans le cadre du comité de pilotage pour la réforme et la modernisation de l’administration publique (CPMAP) a levé des options fondamentales pour assurer un processus efficace, transparent et respectueux des procédures et des normes statutaires ». Plus de 250 000 agents et fonctionnaires éligibles à la retraite Les préalables posés par les syndicalistes concernent plus de 250 000 agents et fonctionnaires éligibles à la retraite. Pour l’heure, le processus de la mise à la retraite concerne cinq ministères pilotes, à savoir ceux du Budget, Plan, Finances, Portefeuille et de la Fonction publique auxquels l’on a joint celui de la Santé. Michel Bongongo a souligné qu’au vu de ce nombre important « et d’importants cas d’irrégularités ayant conduit à des plaintes lors des opérations de mise à la retraite organisées par le passé (2009-2010), le gouvernement et la Banque mondiale (BM) se sont accordés, dans le cadre du PRRAP, sur une démarche rigoureuse et par étape garantissant la transparence ». En outre, Christian Tudieni a parlé des résultats attendus avec la mise à la retraite en soulignant la possibilité qui s’offrira alors « de recruter et ainsi réduire le chômage des jeunes, surtout les porteurs de diplômes de licence dans différents domaines techniques et scientifiques ». Et d’ajouter : « Cela va aussi permettre de promouvoir ceux qui occupent encore des postes intérimaires au sein de l’administration. Mais il y aura aussi des postes libérés par les agents éligibles à la retraite, ceci permettra à ceux qui occupent les grades immédiatement inférieurs à eux de les remplacer ». Pour ce qui est de son coût, a-t-il dit : « il sera évalué à partir du moment où les travaux seront élaborés au niveau des sous-commissions et que l’on pourra savoir, au sein de chaque ministère, combien seront retraités par grades. C’est alors seulement que nous pourrons calculer l’impact financier de cette opération ». Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Le ministre d’État Michel Bongongo s’adressant à l’assemblée réunie en travaux
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