Santé : Que peut-on attendre de la cohabitation des médecines européenne, chinoise et traditionnelle africaine en Afrique ?Mercredi 31 Mai 2017 - 14:52 La cohabitation observée désormais dans le continent entre ces trois médecines suscite plusieurs questionnements pour Olivier Nkulu Kabamba comme en témoigne le propos de son ouvrage paru ce mois de mai chez L’Harmattan.
Écrit en 183 pages, le livre intitulé Médecine européenne, médecine chinoise, médecine traditionnelle africaine. Leur face-à-face aujourd’hui en Afrique traite d’une réalité bien actuelle. L’auteur, docteur en éthique médicale, dévoile la significative prospection faite autour de cette cohabitation qui n’est pas sans susciter certaines interrogations légitimes. En effet, fils du continent lui-même et fort de sa formation universitaire en médecine tropicale et en santé publique, Olivier Nkulu Kabamba se demande bien comment il faudrait considérer l’avènement de la médecine chinoise en Afrique à ce jour. C’est dire qu’il est dubitatif quant à savoir si elle doit être tenue pour « une menace » ou au contraire pour « une chance pour le redéploiement de la médecine traditionnelle africaine ? ». L’auteur n’en reste pas à cette seule interrogation. Et personne ne saurait lui reprocher de se demander encore si en « se développant de plus en plus en Afrique, la médecine chinoise y sonne-t-elle déjà ou sonnera-t-elle dans un avenir proche le glas du recul de la médecine européenne ? ». C’est plutôt encore très discutable, du moins pour le cas spécifique de la RDC. À Kinshasa, par exemple, les centres de santé chinois suscitent un gros intérêt et accueillent assez de malades qui, le plus souvent y vont plus à la découverte que par véritable conviction. Mais il n’en reste pas moins vrai, comme le souligne l’auteur que dans l’ensemble de l’Afrique « se vit désormais, avec ou sans heurt, un intéressant face-à-face entre la médecine européenne, la médecine chinoise et la médecine traditionnelle africaine ». Pour d’aucuns cette pluralité d’expertises en soins de santé qui s’y observe de plus en plus passe pour un effet de la mondialisation pas toujours bien accueilli. Néanmoins, il se trouve bien d’autres personnes qui voient d’un autre œil ce face-à-face entre ces trois médecines. Certains vont jusqu’à partager l’avis d’Olivier Nkulu pensant qu’il « est raisonnablement porteur d’espoirs », comme souligné en quatrième de couverture. Néanmoins, l’auteur reconnaît que malgré tout, il « comporte, hélas, surtout plusieurs interrogations et de nombreux défis par rapport aux soins médicaux offerts aux populations africaines en milieu urbain ». Ainsi en vient-il à se demander en dernier ressort : « Quels atouts obtiendrait-on en faisant collaborer ces trois médecines ? ». Une question qui ne tarderait peut-être pas si longtemps à trouver sa réponse, qui sait ?
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Médecine européenne, médecine chinoise, médecine traditionnelle africaine Leur face-à-face aujourd’hui en Afrique
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