Réforme de l’Administration publique : la Banque Mondiale et l’Éna débattent de l'insertion des jeunesJeudi 25 Mai 2017 - 18:01 Le développement de la RDC était la préoccupation majeure de l’échange auquel se sont livrés, ce mercredi 24 mai en fin de matinée dans l’auditorium de l’École nationale de l’administration (Éna), le directeur des opérations de l’institution financière internationale avec les Énarques, en présence du coordonateur du Projet de réforme et rajeunissement de l’Administration publique (PRRAP), Jean-Serge Bikoro et du directeur général de l’Éna.
Le directeur des opérations de la Banque mondiale s’est dit satisfait de l’issue du face-à-face qui a duré entre 10h et 12h 30. Moustapha Ndiaye l’a circonscrit dans le cadre des rencontres initiées par la BM avec ses partenaires focalisées depuis peu sur la problématique des jeunes. Ainsi, sa rencontre avec les jeunes de l’École nationale de l’administration (Éna) avait été précédée d’une dizaine de jours par celle qui l’avait portée à échanger avec les jeunes entrepreneurs. Les discussions de ce mercredi ont porté sur plusieurs sujets qui se sont révélés d’un intérêt crucial pour les deux parties. Conforté par la qualité du débat auquel il a pris part, Moustapha Ndiaye a félicité l’implication de l’Éna au niveau du renforcement des capacités de l’administration publique. Quitte à rappeler que l’institution appuyée par la Banque mondiale porte à cœur sa tâche qui passe pour « une préoccupation essentielle si l’on envisage le développement d’un pays ». Et de renchérir avec énergie : « Une nation a besoin d’une administration forte pour y parvenir. C’est elle qui va permettre de définir et mettre en œuvre des politiques solides de développement. C’est dans cette optique que nous accompagnons l’Éna et en tout huit centres de formations, mais aussi la réforme de l’administration publique avec le cadre légal, etc. ». L’on comprend mieux, comme il l’a souligné, que les échanges se soient beaucoup plus portés sur « l’importance de l’Éna dans ce dispositif-là ». C’est là qu’a été évoquée la problématique de l’insertion des jeunes diplômés de l’Éna avec tous les défis qu’ils rencontrent. À ce niveau, « je crois qu’il y a des choses à faire pour les préparer à intégrer l’administration publique tout autant qu’il faut préparer les administrations à les accueillir pour permettre de renforcer l’efficacité de l’État », a reconnu l’expert de la Banque mondiale. Le développement s’invite au débat Par ailleurs, les problèmes de développement se sont invités au débat eu égard au fait que les étudiants formés à l’Éna sont intégrés dans différents ministères sectoriels. Ils l’ont du reste prouvé évoquant, lors de leurs interventions, leurs expériences personnelles lors de stages mais également dès lors qu’ils ont intégré l’un ou l’autre ministère. Les Énarques ont soulevé plusieurs types de préoccupations. Certains se sont étendus sur des constats partant sur la base des mesures qui peuvent être mises en œuvre pour le développement de la RDC. D’autres ont par contre émis leurs points de vue sur des projets financés par la Banque mondiale. Ainsi qu’il l’a confié à la presse au sortir de la rencontre, Moustapha Ndiaye a jugé « très fructueux » les échanges réalisés sur l’ensemble des sujets et les discussions. Le directeur général de l’Éna, Guillaume Banga, a abondé dans le même sens estimant que l’exercice du jour consistait à recueillir le point de vue des Énarques sur les problèmes de développement de la RDC. Il s’est dit d’autant plus satisfait que ces derniers ont été outillés à cette fin. Et de conclure : « le pays a investi beaucoup dans leur formation et attend d’eux des contributions pour les problèmes actuels auxquels il fait face ». En outre, il a été question de la nécessité d’une vision stratégique. Il est paru que sans elle il ne peut y avoir de lendemain heureux ainsi que l’a soutenu le directeur des opérations de la Banque mondiale. Et d’expliquer la démarche qui s’en est suivie : « C’est à cet effet que depuis l’an dernier nous avons accompagné le ministère du Plan pour le Plan national du développement du pays qui doit être finalisé ». À Moustapha Ndiaye d’ajouter que dès lors : « Du côté de la Banque mondiale, notre appui est basé sur une vision stratégique dont nous avons discuté différentes approches de développement. Il est à noter qu’il ne se fera pas à court terme car les défis sont énormes et se renforcent mutuellement. Ainsi, il est important d’avoir une feuille de route qui permette de tracer un cheminement dans la marche vers le développement ». Aussi, si avec les Énarques les discussions sont allées de l’approche centrale à la provinciale, il a pensé à son avis qu’il faudrait peut-être travailler sur les deux volets. De la troisième promotion baptisée Okapi, l’Énarque Bénie Leba s’est dit ravie du fait qu'« il n’y avait pas de questions sensibles dans cet entretien soutenu ». Et de renchérir : « Toutes les préoccupations soulevées ont obtenu leur réponse, j’ai jugé l’entretien très productif. Mais, de la Banque mondiale, nous attendons un accompagnement solide de l’ensemble du processus de la réforme de l’administration publique. Car, puisque l’homme est au centre du développement, investir en lui, c’est investir pour le développement ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Jean-Serge Bikoro, Moustapha Ndiaye et Guillaume Banga
Photo 2 : Une vue de l’assistance au moment des échanges
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