Fespam 2017 : une édition spéciale à plusieurs innovations

Lundi 22 Mai 2017 - 16:33

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La onzième (11è) édition du festival panafricain de musique (Fespam) est prévue du 19 au 21 juillet 2017 sur le thème : « Musique et environnement en Afrique et dans la Diaspora ». Conformément aux orientations de la seizième (16è) session ordinaire du comité de direction tenue en octobre 2016, plusieurs innovations ont été apportées.

La onzième édition du Fespam se particularise par le retour de l’Union africaine (UA) dans son organisation. L’une des activités phares du Fespam 2017 reste entre autres, le Marché de la musique africaine (Musaf), qui revient en force grâce à un programme très alléchant. Il va s’articuler autour de l’exposition-vente de supports phonographiques, vidéographiques, d’instruments de musique, autour des ateliers, des rencontres professionnelles sur l’industrie culturelle et musicale ainsi que d’une nuit des sapeurs en hommage à Papa Wemba.

Aussi, pour s’accorder avec les artistes intéressés par le Fespam, le comité de direction lors de sa réunion tenue du 5 au 6 octobre 2016 à Brazzaville avait adopté un code artistique qui précise les modes opératoires et les critères de catégorisation, de sélection, de programmation et de rémunération des groupes et artistes locaux ainsi que les internationaux retenus pour le festival. Ce code artistique a institué un appel à candidatures pour toute inscription d’artistes musiciens au festival.

420 dossiers d’appels à candidatures reçus

Patrice Passi, directeur artistique du Fespam, a annoncé au cours d’une cérémonie symbolique de remise de dossiers au ministre de la Culture et des arts du Congo, président du comité de direction du Fespam, Léonidas Carel Mottom Mamoni, que 420 dossiers d’appels à candidatures ont été reçus. Plusieurs artistes musiciens africains et de la diaspora y ont souscrit. Parmi ces pays et artistes musiciens, il y a : Les Etats-Unis par exemple qui ont souscrit 5 dossiers ; le Portugal 1 ; le Sénégal 2 ; le Togo 2 ; le Tchad 2 ; le Rwanda 1 ; la République démocratique du Congo (RDC) 13 ; il y a aussi des artistes tels que Youssou Ndour ; P Square ; Techno, qui ont également souscrit leur candidature… « On aurait pu avoir plus que ça, autour de 600 à 700 dossiers, si on avait ajouté deux à trois jours supplémentaires », a indiqué le directeur artistique.

Ensuite, il a remis un échantillon de dossiers au commissaire général du Fespam qui à son tour les a transmis au ministre de la Culture et des arts, en précisant :« Telle est la motion du travail que nous avions accompli. On peut dire que dorénavant ce sont des artistes professionnels qui viendront vers le Fespam et non le contraire. C’est ça la démarche. Et pour une fois, nous sommes capables de réaliser un travail professionnel… Aujourd’hui, nous disons que nous sommes à l’œuvre pour la bonne tenue de la 11è édition du Fespam quelle que soit la forme qui sera choisie », a déclaré Gervais Hugues Ondaye.

Après la réception symbolique de toutes les candidatures, le ministre Mamoni les a mis à la disposition du comité artistique très élargi, composé non seulement de la direction artistique du Fespam, mais aussi des conseillers culturels de toutes les représentations diplomatiques africaines accréditées en République du Congo. Ce comité va se plancher pour un court délai, afin de statuer sur les éventuels  participants à la 11è édition ainsi que la manière de les rémunérer en fonction de leur catégorisation.

Outre le code artistique, un code scientifique visant à harmoniser les pratiques des chercheurs en matière de conception, d’élaboration et de présentation de leurs travaux et soumis à l’attention du comité, avait également été adopté. Pour s’inscrire à ce module, le code scientifique pour la première fois a institué un appel à communications pour les scientifiques.

Honoré Mobonda, directeur scientifique du Fespam, livrant les différentes synthèses de cet appel à communications, a précisé qu’ils ont tenu compte du thème retenu par le comité de direction du Fespam pour sa onzième édition ; un thème subdivisé en six sous-thèmes. La direction scientifique a reçu d’une bonne vingtaine des pays 71 propositions de communications. « Le thème a été jugé très difficile. Ainsi, nous sommes parvenus à des propositions de communications provenant de la France, des Etats-Unis d’Amérique, de Hong-Kong, de la République du Congo, de la RDC, du Cameroun, du Burundi, du Bénin, de Côte-d’Ivoire, du Sénégal, du Ghana, du Burkina Faso, … », a-t-il précisé.

Pour la beauté de cette édition spéciale, un symposium international rassemblera des musicologues, muséologues, ethnologues, universitaires, journalistes, bref des spécialistes de la culture et des arts qui viendront au-delà des mers, des océans de tous les continents pour une analyse scientifique du thème suggéré pour cette onzième édition.

Des innovations

La mission assignée au commissariat général du Fespam dirigé par Gervais Hugues Ondaye, était d’apporter des innovations en profondeur pour cette 11ème édition. Cette équipe a  ainsi apporté quelques changements, parmi lesquels, l’application du code artistique et du code scientifique. « Le code artistique est un texte qui règlemente la participation au Fespam, définit le critérium, la catégorisation mais aussi la grille de rémunération des artistes. C’est une avancée significative, parce qu’aucun festival au monde ne peut programmer un artiste s’il n’a pas reçu son dossier, si l’artiste n’a pas renseigné la direction artistique sur les aspects techniques, mais également sur le contenu de ce qui sera présenté sur les différentes scènes du Fespam. Cette innovation entre à exécution à compter  de cette 11è édition », a dit Gervais Hugues Ondaye.

Quant au code scientifique, c’est parallèlement au code artistique qui fixe les critères de sélection des communications au Fespam. « En effet, après chaque édition, le Fespam qui a aussi la dimension mémorielle du fait qu’il travaille sur la mémoire du continent, a mis en place, un code pour réglementer les communications qui viennent et beaucoup plus, les inscrire au standard du Cames et de l’Unesco pour des chercheurs qui postulent en élévation en grade. Ainsi, les actes du Fespam constituent la base pour eux », a-t-il déclaré.

Les critères de sélection

S’agissant des critères de sélection, le commissaire général du Fespam a précisé que parmi ceux-ci, il y a le contenu en lui-même ; l’originalité ; être un groupe africain ou de sa diaspora ; avoir une fiche technique conforme qui permettrait au comité artistique de déterminer ; de déposer le nombre des chansons que l’artiste musicien va présenter pendant l’édition. Ceci non pas pour influencer le contenu, mais beaucoup plus, en terme d’exécution des œuvres. Car, il y a un supplément que l’artiste doit percevoir, ce qu’on appelle  droit d’auteur. Ce droit d’auteur n’est pas mis directement à la disposition des artistes, mais plutôt à la disposition des sociétés de droit d’auteur. Pour le Congo c’est le Bureau congolais du droit d’auteur (Bcda), pour la France c’est la Sacem, pour la Belgique c’est la Sabam. Ainsi donc, pour que le Bcda en tant que société qui reçoit, puisse appliquer la clé de répartition, il faudra qu’elle sache qui a joué combien des chansons ? Quand le Bcda aura perçu l'argent, en ce qui concerne les artistes étrangers, il se chargera de le transmettre au niveau des sociétés sœurs de l’extérieur. Là aussi, c’est une inovation importante qui certainement ne s’appliquait pas.

Des avancées significatives saluées par le gouvernement de la République

Le ministre de la Culture et des arts a, au nom du gouvernement de la République, salué les nouvelles réformes prises lors du dernier comité de direction du Fespam. Parmi ces réformes, il y avait cette dimension du choix des dossiers par des appels à candidatures. « Le nombre d’artistes ayant réagi est la preuve que le Fespam est une activité culturelle attrayante. Plus de 400 dossiers, je pense que jamais cela n’avait été fait dans le pays. Un comité artistique mis en place pour le choix des artistes, cela va nous permettre dans la clarté, la rigueur de faire des bons choix et d’être capable d’expliquer au public. »

Léonidas Carel Mottom Mamoni a loué les efforts fournis par l’équipe du Fespam. « Le gouvernement est très conscient des conditions dans lesquelles vous travaillez pour continuer de maintenir la flamme culturelle léguée par les paires Africains. Je suis fier du travail acharné que vous avez mené et que nous continuerons de mener ensemble pour la réalisation du Fespam. C’est ici l’occasion de dire que le Fespam était l’une des seules grosses activités culturelles où les artistes venaient s’exprimer sans avoir au préalable rempli un dossier d’appels à candidatures. »

Il a ensuite rassuré tout le monde que le Fespam est prêt. « Le gouvernement de la République au-delà de la difficulté financière que traverse le monde dans son ensemble a décidé de maintenir l’organisation du Fespam. C’est un message que le gouvernement renvoie à tous les artistes non pas seulement de musique, mais à tous les culturels de ce pays, pour dire combien la culture occupe une place très importante dans notre pays. Continuons ensemble, travaillons pour avoir une fête modeste, mais belle ; une fête courte de par le nombre des jours, mais riche de par la quintessence des activités que nous aurons à réaliser au cours de cette édition. Nous restons disponibles comme nous l’avons toujours été pour faire que les talents de notre pays, les talents africains puissent s’exprimer pendant cette 11è édition. Nous rassurons à tous que le Fespam est prêt », a informé le ministre de la Culture et des arts.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : le ministre de la Culture et des arts, président du comité de direction de direction du Fespam entourée du commissaire général du Fespam à sa gauche et de sa directrice de cabinet à sa droite Photo 2 : le commissaire général du Fespam remettant un échantillon des dossiers à appels à candidature au président du comité de direction du Fespam.

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