Production : Afronotes veut imposer sa marqueJeudi 2 Mars 2017 - 16:00 Présenté par Wittnove Nkunku comme l’unique label africain à disposer d’une plate-forme de distribution digitale de musique et de cinéma en ligne à la demande, il a l’avantage d’utiliser la haute technologie de téléchargement en format digital right management (DRM) et, de ce fait, de contrer la piraterie.
Venu de Los Angeles où l’informaticien dit avoir fait ses preuves dans le département musique et cinéma d’iTunes, il s’est étonné, en débarquant à Kinshasa, « de l’absence d’une plate-forme de distribution en ligne en Afrique et en RDC ». C’est ainsi qu’Afronotes a ouvert ses portes en juillet de l’année dernière. L’entreprise qui a établi ses quartiers à Limete depuis avril se lance sur le marché de la production en affichant tout de suite ses ambitions quitte à transformer le système local. Dans les détours de la conférence de presse tenue le 16 février 2017 dans le but de présenter officiellement son label, Wittnove Nkunku a clairement défini l’objectif poursuivi par Afronotes déterminé à « rendre la production plus professionnelle et, par ricochet, compétitive à l’international ». Le coaching des artistes est un aspect sur lequel Afronotes entend miser avant tout. Chargé du management, Didier Besongo souligne pour sa part que la politique de la maison se définit en premier par son engagement à intervenir en amont en apportant une aide à la réalisation de films et d’albums. La prise en charge intégrale des artistes produits par Afronotes passe aussi par une garantie assurée contre le piratage. En effet, Wittnove Nkunku assure avoir trouvé une alternative à la piraterie grâce à une technologie de cryptage, le format digital right management (DRM), qui ne permet pas le partage des musiques ou vidéo téléchargées. Fiable à 85%, elle s’applique pour les trois possibilités offertes par la plate-forme qui va du streaming (vue ou écoute gratuite), l’abonnement mensuel qui donne accès au catalogue Afronotes pour cinq dollars et l’achat direct par téléchargement. Le nouvel label qui expérimente déjà ce procédé de distribution signale que 80% des utilisateurs de la plate-forme sont de la diaspora installée en Occident, les Congolais d’Europe et des États-Unis. Afronotes propose des solutions Avant d’en arriver à la distribution, Afronotes se propose d’assurer la production en mettant à la disposition des artistes, avec une préférence pour les jeunes talents, ses installations, studios de cinéma et d’enregistrement musical semi-professionnel situés à Limete. Le premier a été aménagé dans la perspective de permettre la production de deux films par mois, long ou court métrage, c’est selon. Une équipe de compositeur et arrangeur accompagnent des projets musicaux dans le second. Pour ce qui est de la distribution, Afronotes est convaincu que les talents foisonnent, estimant aux alentours de 1 250 le nombre d’albums et vidéos officiellement publiés annuellement en RDC, il se désole que seulement près de 125 soient accessibles aux plus de 100 millions de Congolais établis partout dans le monde. Et qui plus est, pour la plupart au travers de téléchargements et partages illégaux sans respect des droits d’auteurs, et il inclut en sus la vente des produits piratés dans la rue. Afronotes, affirme Didier Besongo, apporte donc une solution à tous les problèmes de piraterie, copie et duplication illégales mais aussi à la distribution de CD et DVD. Fondateur de la maison Afronotes, Wittnove Nkunku fait savoir que l’affiliation à son label passe par la signature d’un contrat dont les clauses sont claires. « Les artistes vont faire leur travail, chanter ou jouer et nous allons faire le nôtre. Partout ailleurs, les choses se passent de la sorte. L’artiste vient juste avec son talent et nous faisons le reste », a-t-il ajouté. Déjà en activité sur le plan musical, Afronotes collabore notamment avec Fally Ipupa et des jeunes talents méconnus à l’instar de gaz Fabulous et Guelord Dior Diam. Pour ce qui est du volet cinéma, Wittnove entend s’appuyer sur l’expertise d’un réalisateur américain d’origine congolaise, Makaya Fils. Et de préciser : « Il sera ici à partir du 15 mars pour bien agencer ce secteur car mon souci majeur c’est de bien structurer les choses ». Il renchérit son propos en affirmant haut et fort que « résoudre le problème du cinéma ne demande pas seulement une intervention au niveau de la distribution. Le résoudre, c’est seulement apporter 50% de solution. Le plus grand problème local est d’ordre professionnel. Je ne vous mens pas, à l’extérieur du pays, notre maboke a un certain succès. Les gens aiment bien. Ils font un travail déjà appréciable mais il faudrait les rendre plus professionnels. Ils ont besoin d’un coaching et j’ai pensé que l’expertise de ce réalisateur américain pourrait leur servir. Je travaille dans l’idée de leur faire profiter son expérience ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo : Wittnove Nkunku expliquant le fonctionnement de la plate-forme Afronotes
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