Musique : le slameur congolais Kayro se produira samedi à Marseille

La soirée slam entrecoupée de chants qu'accompagnent la guitare et la sanza de Kayro fera revivre au public phocéen les belles nuits congolaises où la voix et les instruments à cordes suffisaient pour égayer l’assistance. À travers un choc de mots poétiques, Kayro dénonce les injustices, la fracture sociale, les antivaleurs, le tout dans un humour et une ironie burlesques. Comédien, conteur, slameur, musicien, compositeur, Kayro est un artiste au registre complet qui sème la joie et la gaieté lors de ses prestations scèniques. « L’art est un aliment capable de nourrir, guérir et ressusciter une société, une nation, un monde en crise de paix de bonheur et d’amour », aime-t-il dire. Dés l’âge de 10 ans, il est bercé par l’art en s’adonnant au dessin, arrachant régulièrement les pages de ses cahiers pour y mettre un dessin ou une image quelconque.  Ce qui lui valait chaque fois des fessées admnistrées par ses parents, soucieux du devenir de leur enfant.  Deux ans plus tard, c’est le hip-hop qui l’accueille avec le groupe de rap Légitime brigade.

Kayro qui veut embrasser tous les arts fait ses premiers pas au théâtre en 1996 dans la troupe théâtrale E2 Enfant de l'ennui aux côtés de Marcel Mankita Wasta,  Nestor Mabiala, Abdon Fortuné Koumbha, Julien Mabiala Bissila, Jean Jules Koukou. Quand surviennent les évènements politico-militaires de 1997, il se retire à Pointe-Noire. Dans la ville océane, il continue à faire l’art et étoffe son registre en apprenant le piano, la guitare et compose des poèmes qui sont déclamés par les enfants dans les écoles. En 1999, il intègre la compagnie de conte Africa Graffitis que venait de créer les frères Mabiala, Nestor et Jorus. Tous les trois ont participé à plusieurs évènements culturels au pays et en Afrique. Kayro dont le talent en musique ne se dément plus monte en 2006 son groupe de musique  Ban D’L Bhang (Arrière-petits-fils en langue Punu) qui a pour style le reggae soul.

Avec le Collectif Styl’Oblique Pointe-Noire, Kayro a vulgarisé le slam dans la ville océane.  Il a écrit ses premières lettres de noblesse en 2007, 2008, 2009. La tournée à Libreville en compagnie de 18 slameurs venus de six pays est le couronnement de la vitalité du slam congolais dont Kayro est l'un des fleurons. De cette rencontre d'artistes sortira l’album Slamophobie. Après sa tournée française dite Fiesta Bantu en 2010 avec la compagnie de conte Africa Graffitis, Kayro gagne en maturité et son art s’est professionnalisé davantage. Deux ans plus tard, il y retourne pour s’y établir et faire partager sa passion du conte, du slam, du chant et de la musique au public de l’Hexagone.