Littérature : Maxime N'debeka à l'honneur à Pointe-Noire

Cette journée qui a lieu chaque 7 novembre a été célébrée en différé à Pointe-Noire le 14 novembre. Cela, au cours d'une rencontre qui a réuni Maxime N'debeka avec les amoureux de belles lettres de la ville et d'éminents orateurs venus de Brazzaville. Dans un entretien accordé le 23 novembre, Alphonse Kala, directeur départemental du Livre et de la Lecture publique, rappelant le thème retenu pour cet évènement cette année, à savoir " Paix et sécurité : le rôle de l'écrivain africain", a estimé qu'il s'accomode bien avec les textes de Maxime N'debeka : "Maxime N'debeka peut être pris pour un écrivain réellement engagé. Avec Maxime Ndebeka, la poésie devient à la fois l'art d'exister et de résister, l'expression même de la révolte contre l'indolence des esprits égarés. il charge ses mots d'une telle énergie que ses textes restent l'idée de sa sensibilité".

La rencontre avec l'écrivain a été axée sur cinq communications faites par d'éminents universitaires, écrivains et critiques littéraires, notamment les Prs Mukala Kadima-Nzuji, André Bokiba, Omer Massoumou, Bienvenu Boudimbou et Dieudonné Moukouamou Mouendo. Celles-ci ont porté sur les images de désenchantement dans la poésie de Maxime N'debeka ; Le diable à la longue queue  ou Les fleurs du mal politique : essai de sémiologie du théâtre; Maxime N'debeka, poésie et exigence de modernité;  le roman de Maxime Ndebeka.

Les exposés très riches des intervenants ont permis de mieux connaître l'écrivain, sa plume, son sens de l'humanité et de l'humilité, ses convictions et autres. L'auditoire a suivi avec attention la lecture de certains textes de l'écrivain parmi lesquels son célèbre poème intitulé "980.000" tiré de son recueil de poèmes L'oseille, les citrons.
Dans son intervention, maxime N'debeka qui s'est dit très honoré de l'hommage qui lui a été rendu par la direction départementale n'a pu cacher son émotion: "C'est pour la première fois qu'on parle de mon oeuvre dans mon pays. La poésie m'a sauvé la vie. La poésie m'a fait grandir", a t-il confié tout ému. s'adressant aux jeunes écrivains, ils les a encouragés à écrire, à continuer à travailler, à être exigeants et à accepter la critique pour progresser. " Je n'écris pas pour les prix" a-t-il  lancé, ajoutant : " J'écris dabord pour moi même".  Au terme de la rencontre qui a connu la présence de François Luc Makosso, conseiller spécial du president de la République, et des éminents écrivains de la ville comme Tchitchélé Tchivela, Maxime Ndebeka a fait une lecture de ses textes tirés toujours de son recueil de poémes L'oseile, les citrons devant un public, attentif et admiratif, buvant des mots sortant de sa bouche et qui n'a pu exprimer sa satisfaction que par des applaudissements.

Ancien ministre de la Culture et des Arts du Congo, Prix Mokanda 2016 reçu en mars dernier à Paris, Maxime N'debeka, un des grands poètes et dramaturges du Congo, est considéré comme un écrivain engagé. Il a à son actif une oeuvre abondante constituée de recueils de poèmes comme La danse de N'kamba ensorcelée (1988) et Paroles sonores ( 1994), des pièces de théâtre tels que  Le président (1970), Les lendemains qui chantent (1983) et le recueil de nouvelles Vécus au miroir ( 1994). En recevant Maxime Ndebeka, la direction départementale a encore respecté sa coutume instaurée il y a 5 ans déjà, celle de mettre à l'honneur un écrivain africain à chaque célébration de la journée internationale de l'écrivain africain. Ainsi,  à Maxime N'debeka se succèdent Tchitchélé Tchivela, Henri Djombo, le général Benoit Moundelé Ngolo, Pierre Nsemo, Huguette Nganga Massanga, Dieudonné Tchimanga et Alphonse Chardin Kala.