Interview. Barly Baruti : « La partie adverse nous mène en bateau »

Mardi 15 Novembre 2016 - 15:25

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Tenu pour le maître de la bande dessinée congolaise, l’artiste de renommée internationale qui est tout à la fois dessinateur, illustrateur, caricaturiste, coloriste, animateur culturel, musicien et chanteur, est en procès contre Bracongo depuis cinq ans. Interviewé par Les Dépêches de Brazzaville à la sortie de la dernière audience en date, la quatrième en appel, le 20 octobre dernier à la Cour d’appel de Kinshasa/Matete à Limete 4e rue, il a dénoncé la mauvaise volonté de la partie adverse qui tire le procès en longueur.

Barly Baruti devant la Cour d’appel à LimeteLes Dépêches de Brazzaville : Qu’est-ce qui explique votre présence au Parquet de Matete  ?

Barly Baruti  : Je me réfère à la chanson de Bob Marley « Get up, stand up. Stand up for your rights », Donc, je suis là pour défendre mes droits et, je l’espère aussi par ricochet, ceux de tout artiste qui se sent spolié. Je suis ici dans le cadre de l’affaire Tembo, celle qui m’oppose à la société brassicole Bracongo, filiale de la multinationale Castel. Elle a spolié mon œuvre de l’esprit. Je suis ici à la Cour d’appel de Kinshasa/Matete pour faire entendre ma voix.

L.D.B. : Peut-on savoir exactement sur quoi repose le litige et à quand il remonte ?

B.B. : J’ai fait une affiche pour  Bracongo à laquelle j’avais ajouté, question de la rendre plus attrayante, un dessin personnel, la tête d’un éléphant. Finalement, elle leur avait tellement plu qu’ils m’ont demandé de la reprendre sur leurs verres, je l’ai fait. Mais après, sans demander mon avis, ils l’ont utilisé sur toutes sortes de supports comme bon leur semblait et en tirent profit. J’ai cherché à entrer en contact avec eux pour tenter un arrangement à l’amiable. Au départ, ils m’ont rejeté arguant que c’est leur propriété. Et, maintenant, ils prétendent même que je n’en suis même pas l’auteur alors que je dispose de tous les éléments qui le prouvent. Donc, je suis ici pour leur faire entendre raison. L’affaire remonte à 2006, ça fait dix ans que ça dure. Dans les dix ans, j’ai mis à peu près cinq ans à leur demander d’en parler et les autres cinq ans, j’ai été obligé de porter l’affaire en justice. Nous continuons et tenons bon.

L.D.B. : Portée en justice depuis cinq ans et vous n’en avez pas encore fini. Qu’est-ce qui tire le procès en longueur ?

B.B. : Nous avions plaidé une première fois et avions été débouté en première instance en 2014. Nous avons alors fait appel et, cette fois, nous apportons plus de pièces encore et attendons de voir qu’elle sera l’issue finale, jusqu’où nous pourrons aller.Barly Baruti interviewé par Les Dépêches de Brazzaville

L.D.B. : Qu’en était-il de l’audience de ce jour  ?

B.B.  : Mon avocat a fini ses conclusions et les a fournies à la partie adverse qui a une fois de plus demandé une remise afin de se préparer à répliquer à son argumentaire. Nous exigeons que ce soit la dernière remise parce que la partie adverse nous mène en bateau de remise en remise alors que nous avons tout ce qu’il faut pour plaider.

Propos recueillis par

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Barly Baruti devant la Cour d’appel à Limete Photo2 : Barly Baruti interviewé par Les Dépêches de Brazzaville

Notification: 

Non