Formation : les musiciens outillés sur la prise de conscience et de responsabilitéVendredi 21 Octobre 2016 - 21:44 La direction départementale des Arts et des Lettres de Pointe-Noire a organisé, le 21 octobre, au siège de la mairie de Mvou-Mvou un séminaire à l’intention des musiciens évoluant dans le département. Les opérateurs culturels, les mécènes, les producteurs et tous les intervenants dans l'art musical ont également pris part à cette activité. « La construction de la conscience nationale par les musiciens » est le thème du séminaire animé par les personnes ressources outillées en la matière, à savoir l'écrivain Georges Mavouba Sokate, le musicien arrangeur Freddy Kebano, l'opérateur culturel Djo Fely Balendé. En initiant ce séminaire, Fabien Victorien Obongo, directeur départemental des Arts et des Lettres de Pointe-Noire, a voulu apporter par le biais des conférenciers une connaissance substantielle aux musiciens, les éducateurs et moralisateurs de la société, des vertus malheureusement en perdition ces derniers temps au point de réduire les musiciens au rang peu reluisant de faire valoir dans la société. « Le musicien n’est pas un homme non instruit, il n’est pas non plus un mendiant. Donnons de la valeur à notre art pour que ceux qui sont appelés à nous écouter nous respectent », a t-il dit à l’ouverture du séminaire. En s’appuyant sur son ouvrage, Georges Mavouba Sokate a édifié l’auditoire sur la place prépondérante qu’occupent les musiciens dans la société. « Vous êtes des dieux, des créateurs, des prêtres, des rois et des prophètes », a-t-il renchéri en paraphrasant Nietzsche qui disait : « Une vie sans musique serait une erreur ». Seulement, le musicien doit d’abord prendre conscience de lui-même et de sa liberté. C’est en homme libre qu’il doit se sentir dans la peau d’un créateur . Freddy Kebano a développé le thème sur l’organisation et la structuration d’un orchestre. Pour l’icône de la musique congolaise, il n’existe aucun modèle standard de structuration d’orchestre ou de groupe. Chaque membre du groupe est important. « Les groupes créés à l’image d’un leader tout puisant s’effritent rapidement alors que ceux mis en place sur la base de la complicité perdurent. C’est le cas du groupe Kassav, a-t-il dit, un groupe d’amis qui se retrouve quand il y a concert et qui n’exclut pas l’expression individuelle de tout un chacun ». Djo Fely Balendé a exposé sur l’écriture de la chanson. À partir des exemples vivants, il a étayé le public sur la mission du musicien, notamment faire que la musique soit réellement cette harmonisation des sons agréables à l’oreille par des textes bien choisis. Après échanges et débats enrichis de contributions des musiciens tels que Caprice Dicon, Varan de Komodo, Achille Mouebo, Mochristo, les opérateurs culturels Médard Mbongo, Narcisse Miayoukou, Melos Destroy… des recommandations suivantes ont été faites: initier une loi combattant les antivaleurs dans la chanson congolaise en particulier et les arts en général, vulgariser la loi 01 portant orientation de la politique culturelle au Congo, encourager le Fespam à mettre en place le musée ethno-musicologique selon les orientations de l’Union africaine, permettre un réel partage culturel sur toute l’étendue du territoire national, élargir la programmation des activités du Fespam à Pointe-Noire. « Je suis comblé et satisfait par ces échanges. Mon souhait est que tous mettent en pratique demain les riches enseignements reçus pour que la musique soit au Congo la chose la mieux partagée comme disait un sage africain», a conclu Fabien Victorien Obongo.
Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :Fabien Obongo entouré de Freddy Kebano Georges Mavouba Sokate
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