Livres : Jacques Fumunzanza dépeint à nouveau Kinshasa

Publié chez L’Harmattan en juin dernier, le nouveau livre du brillant homme de culture a fait l’objet d’une admirable présentation le 29 novembre au Centre Wallonie-Bruxelles. Kinshasa, société et culture qu’ont pris l’heureux plaisir de faire découvrir à l’assistance le père Léon de Saint Moulin et les Professeurs André Yoka et Kabuya Lumuna, est écrit en 302 pages. Tout aussi digne d’intérêt avec une trentaine en moins que Kinshasa : d’un quartier à l’autre ( 340 pages), il a été porté sur les fonts baptismaux par le ministre de la Jeunesse, sports, culture et arts, Banza Mukalay.

L’on a retenu des différents commentaires délivrés par chacun des trois orateurs précités que Kinshasa, société et culture restitue une foule d’informations «  accumulées sur une grande variétés d’aspects de la vie urbaine ». Jacques Fumunzanza Muketa offre donc à la lecture de tous, ces concitoyens et les touristes y compris, le « résultat d’une recherche patiente et persévérante de plusieurs années ». L’on comprend dès lors que l’ouvrage, dont le texte s’accompagne de « nombreuses illustrations et d’un certain nombre de tableaux qui en disent beaucoup en très peu de place » se présente de manière attrayante.

D’une simple brochure à deux ouvrages

Si l’auteur a évoqué son ambition modeste du début qui se résumait alors à l’élaboration d’ « un simple dépliant pour présenter la ville aux visiteurs », il n’en est pas moins fier d’avoir par la suite sorti de sa plume deux ouvrages. Dans le premier, cet écrivain engagé à la prose poétique avait choisi, comme le sous-entendait le titre Kinshasa : d’un quartier à l’autre, d’emmener ses lecteurs en randonnée à travers les 24 communes de la ville-province. Dans le second, il s’y prend de façon bien différente. Ici, comme l’a dit l’estimé père Léon de Saint Moulin « le procédé de présentation est celui de la rencontre ». Consacré à la société, le premier chapitre est le plus long. Il y est révélé entre autres, un détail important à savoir évoquant la genèse de Kinshasa. « La société kinoise s’est constituée depuis des siècles, quand les hommes ont établi leur demeure le long du fleuve et sur les collines qui surplombent le Pool », nous apprend l’auteur. Ce qui, a fait observer l’homme d’église et historien précité, s’inscrit dans « l’ordre de la découverte pour le visiteur contemporain ». Mais pas seulement, car soutient-il, cela reste de mise « même pour le chercheur qui sera d’abord confronté aux persistances de la réalité coloniale ».

Kinshasa, société et culture est d’autant plus digne d’intérêt qu’il a l’avantage d’offrir les éléments de compréhension de l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent la capitale. Il expose les productions socioculturelles de ses habitants au travers desquelles se découvre le savoir-faire et le savoir-vivre de la société kinoise. Les deux chapitres semblables consacrés à la musique et à la mode qui s’étendent respectivement sur 12 et 15 pages apprendront bien de choses aux lecteurs. Ainsi, si le moins informé qui soit va y découvrir « des pans entiers de la vie de la capitale », le connaisseur n’y sera pas moins servi. En effet, pour lui, ce sera le lieu propice à une meilleure perception de « la portée des flashs rapides sur des épisodes ou des personnages marquants du paysage dans lequel il aura suivi l’auteur et sa vaste connaissance de la ville ».