Exposition : Kinshasa–Matadi express, le retour à la genèse

Ceux qui ont fait le voyage du week-end, prévu dans le programme, ont eu l’avantage d’admirer les vingt-deux photos exposées dans le train le long du trajet en plus des neuf placardées sur les murs du hall d’entrée de la gare centrale. Les photos faites en une seule journée, au mois de novembre 2015, venaient d’être l’objet d’une première exposition début avril à l’Institut français (IF), Halle de la Gombe. Mais le vœu de Rosalie Colfs, dit-elle, était « d’offrir ces photos aux voyageurs, un événement auquel ils ne s’y attendaient pas ». Très heureuse, s’est-elle dit, d’avoir pu les exposer à la gare et ainsi les donner à voir à tous ceux qui y fouleront le pied.

Le directeur général de la Société congolaise des transports et ports (SCTP) a personnellement participé au vernissage de l’expo-photo qui rend témoignage de la réhabilitation du trafic ferroviaire entre Kinshasa et Matadi dont il porte d’ailleurs le nom. De rappeler que la ligne de chemin de fer, vieille de 118 ans, continue de rendre service, Kibembe Mazunga s’est réjoui de la visibilité que lui offre Rosalie Colfs avec les clichés réalisés justement au cours d’un voyage entre Kinshasa-Matadi effectué les deux mois qui ont suivi son lancement. Ce d’autant plus que, pour sa part, la photographe avait à l’esprit, avec le reportage sur ce train de montrer « un Congo beau et qui fonctionne ».

Si les photos sont en noir et blanc, explique Rosalie, c’est pour accentuer le côté intemporel du train. De se réjouir ici d’avoir réussi son pari, elle souligne : « La plupart des gens qui regardent les photos me demandent quand ces photos ont été prises. C’est cela que je voulais car on ne sait pas si elles ont été prises il ya quelques mois ou des dizaines d’années. Les paysages sont les mêmes, le train a été rénové mais reste le même et les personnes on pourrait les confondre avec les gens d’aujourd’hui ».

Un voyage magnifique

Le voyage en lui-même, a confié Rosalie aux Dépêches de Brazzaville, était saisissant de bout en bout. « J’ai adoré voyager dans toutes les classes, en première, en deuxième et dans la voiture VIP. Mais encore j’ai eu la chance de voyager aussi à l’avant du train comme un vagabond. C’était très excitant », a-t-elle déclaré. Le voyage qu’elle a trouvé magnifique et recommande, la photographe l’a effectué avec l’écrivain Alexandre Popowycz qui a écrit une série de poèmes sur le voyage à découvrir dans le catalogue qui accompagne l’exposition.

De tout le trajet, il n’y avait pas une partie, une distance particulière du parcours qu’elle a eu plus de plaisir à photographier. « Je ne sais pas dire quel tronçon j’ai préféré parce que c’est assez diversifié et c’est un voyage qui prend du temps mais est très différent par les rencontres et les paysages », a-t-elle dit. Et d’ajouter : « Il n’y a pas eu de difficulté à prendre les photos étant donné que chaque photo était une rencontre avec les gens. Et comme le voyage est long, on a le temps de rencontre les gens sans problème. »

Il est des souvenirs particuliers qu’elle garde de son voyage dans le train express Kinshasa-Matadi qu’elle a raconté non sans un petit sourire : « Je me souviens d’une jeune femme qui prenait le train pour la première fois et qui avait très peur mais en même temps était émerveillée par les paysages. Beaucoup de gens m’ont raconté leur vie. Il y avait eu beaucoup de moments de partages et d’échanges. J’ai beaucoup apprécié cela ».