Centre Wallonie-Bruxelles : l’hommage du photographe Kokolo à Papa Wemba émeutJeudi 19 Mai 2016 - 16:44 Impossible de rester insensible aux clichés qui tapissent les mûrs du hall d’entrée du centre culturel belge et de la salle Magritte, depuis le 13 mai, cette exposition sert à l’artiste à présenter à sa façon la star internationale dont il a immortalisé le souvenir par des moments inédits captés à l’aide de son objectif. Vraisemblablement la plus émue de toute l’assistance présente au vernissage de l’exposition la soirée du vendredi dernier, Princesse Joss Kalim n’a pu s’empêcher de fondre en larmes. Ex-sociétaire de Viva la Musica, entre 2009 et 2013, où elle avait la charge d’encadrer le chœur féminin, la chanteuse s’est remémorée avec beaucoup d’émotions ce qu’elle appelle : « Mes années Viva ». Les photos ont eu pour effet de la ramener carrément sept ans plus tôt alors qu'elle venait d'intégrer l'orchestre à la demande de feu Bakala dia Kuba. Pour « La Grande », c’est ainsi que feu Papa Wemba avait surnommée Joss Kalim, l’exposition photo d’Étienne Kokolo était pleine de significations. En effet, il lui était impossible de rester imperturbable à la vue des clichés de celui qu’elle tient pour son parrain. Son émotion était d’autant plus facile à comprendre que dans le lot des vingt-cinq clichés exposés se trouvait justement celles de son premier concert avec Viva la Musica. Celui-là même où le Foridoles l’avait présentée au public, une prestation inoubliable qui avait eu justement pour cadre la salle Brel, contiguë à celle où se tenait l’exposition. Sur l’une des photos, on la voit d’ailleurs chanter alors qu’il lui fait face. Compatissante face à tant d’effusions de larmes de la part de la chanteuse que l’on savait loin de vouloir se donner en spectacle, la salle à son tour s’est sentie gagner par une vive émotion. Du reste, c’est à cet instant, a-t-elle confié aux Dépêches de Brazzaville, qu’elle se rendait enfin à l’évidence. Et Princesse Joss Kalim de s’expliquer de la sorte : « Depuis l’annonce de sa mort, je n’y croyais pas. Je suis restée une semaine incrédule. Je ne suis allée ni à Ma Campagne, ni à Molokaï, ni au Palais du peuple. Je regardais les images à la télé sans me sentir concernée. J’avais l’impression que c’était une mauvaise plaisanterie. Invitée pour l’émission que Viva Papa Wemba !, j’étais obligée de passer par là. J’avais vu un cercueil mais pour moi, ce n’était pas celui de Papa Wemba. Ce jour-là, au Centre Wallonie, j’ai réalisé que c’était fini. Voir ces photos-là, m’a ramené à la réalité ». La meilleure façon de le présenter Pour sa part, le photographe Kokolo a souligné que son exposition répondait au besoin du CWB de rendre hommage à Papa Wemba. Le photographe de souligner de prime abord : « Il faisait partie des artistes qui se sont produits ici au Centre Wallonie-Bruxelles ». Aussi, a-t-il dit, « vu que cela fait une dizaine d’années que je photographie Papa Wemba, je pouvais mettre sur pied l’exposition sans difficulté ». Et d’ajouter : « J’ai estimé qu’à l’occasion de son départ dans l’au-delà, des textes peuvent être dits pour lui rendre hommage mais la meilleure façon de présenter l’artiste, de se le remémorer c’est à travers les images de ses productions ». À propos du fil conducteur de son exposition, Kokolo a rappelé qu’il avait voulu présenter l’artiste tel qu’il le connaissait. « J’ai tenu à rappeler qu’il était sapeur. Tout commence avec les sapeurs au cimetière de la Gombe où Papa Wemba s’était rendu pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Niarcos en 2009. En plus des concerts, il y a aussi des photos du jour de son exposition parce qu’il a fait de la peinture, celle de sa décoration en décembre dernier et juste deux autres de son mariage avec Maman Amazone. Et tout s’achève avec cette vue du cercueil que l’on porte à l’entrée de la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire », a-t-il affirmé. Pour ce qui est de son coup de cœur, il nous a menés devant un cliché qu’il regardait avec grande admiration. « La photo qui m’attire le plus des vingt-cinq, c’est celle-ci avec son geste habituel. Elle est vraiment caractéristique de Papa Wemba. Du reste, il avait dit dans une de ses interviews qu’il avait l’impression de s’envoler quand il chante. Il soulevait alors ces deux bras à l’horizontale comme dans cette photo », a-t-il expliqué avec une sorte de petit ravissement .
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Princesse Joss Kalim en pleurs à la vue des photos de son premier concert dans Viva la Musica
Photo 2 : Les fameuses photos souvenirs qui ont ému Joss Kalim aux larmes
Photo 3 : Le photographe Kokolo posant à côté de sa photo favorite
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