Bijouterie : Ibra’son Kololo, un artisan hors pairSamedi 9 Avril 2016 - 10:56 35 ans révolus, Serge Landry Kololo dit Ibrahim Ibra’son Kololo, est dans le métier de la bijouterie depuis 1995. Il est actuellement généraliste et chef de laboratoire à la bijouterie de Sow et frères en plein cœur de Poto-Poto dans le troisième arrondissement de Brazzaville. Nous l’avons surpris dans son atelier de la rue Haoussas.
Bijoutier professionnel, Serge Landry Ibra’son Kololo, a débuté ce métier à fleur d'’âge. Il n’avait que 16 ans et, était au collège. A la fois turbulent et intelligent, le jeune garçon ne s’intéressait pas à l’école. Il passait plus le temps aux bricolages qu’à lire ses leçons. C’était peut-être son destin. Les choses n'ont pas tardé et il a été vite récupéré par une famille des bijoutiers. Depuis 1995 soit 21 ans déjà, il travaille à la bijouterie Sow et frères. C’est avec amour qu’il pratique son métier, qui est devenu son gagne-pain quotidien. La bijouterie dit-il, est un métier comme tout autre. Le bijoutier c’est celui qui fabrique les bijoux, qui travaille le métal, comme l’or, l’argent, le cuivre… C’est un métier très riche. « Dans le métier de la bijouterie, il y a ceux qui travaillent à la main et ceux qui travaillent à la machine. Je suis généraliste spécialiste en coulage. Je travaille à la fois à la main et à la machine. Je gère le laboratoire et fais à la main tout ce que le blanc fait à la machine. Mais tout cela demande des moyens », déclare-t-il. De la provenance de la matière première à sa transformation La matière première comme l’or, le diamant ou le cuivre …, vient du nord Congo à l’état naturel. Les européens leurs apportent de l’or aussi. Il y a d'autres personnes également qui leur apportent des anciens bijoux pour leur transformation. Ce n’est qu’après qu’ils les fondent, les transforment en métal avant de les rendre en forme de bijoux. Généralement, ils travaillent sur l’or de 18 carats qui est le niveau universel. Cependant il y a des 22 carats, des 14 carats et des 9 carats. Le carat se vend par gramme, et les prix des bijoux dépendent des grammes utilisés. Quant aux conditions de travail, le bijoutier congolais reconnait qu’elles ne sont pas faciles, mais il est obligé de s'adapter. « La bijouterie est un métier qui demande des moyens. Les Congolais ne mettent pas assez de moyens dans cet art, si bien que la plupart des bijouteries appartiennent aux sujets ouest-africains. Nous les Congolais, nous apprenions chez eux. En outre, ils sont soudés entre eux. Et pourtant nous avons des jeunes Congolais qui connaissent bien le métier, mais par manque de moyens, nous sommes obligés d’être derrière les Ouest-africains. Or, si nous pouvons avoir les moyens, nous allons nous procurer du matériel et lancer nos propres ateliers. Il y a des vrais et des bons bijoutiers, seulement, il nous manque de l’argent pour décoller. Qu’ils puissent nous faire confiance », a-t-il indiqué . Serge Landry Kololo a cependant déploré le fait que les clients ne font plus confiance aux bijoutiers, pour la simple raison que la bijouterie congolaise est envahie par des malhonnêtes, qui ont discrédité la profession. Hormis la bijouterie, Landry Ibra’son Kololo est aussi artiste musicien. Il se produit plusieurs fois à l’Institut français du Congo (IFC). Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Serge Landry Kololo, dit Ibrahim Ibra’son Kololo dans son atelier
Photo 2 : raphia, argent et les coquilles, œuvres de Ibra’son Kololo
Photo 3 : boules de bamou, coquilles et argent blanc
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