Alain Mabanckou, président de la 32e Foire du livre à BriveMercredi 13 Novembre 2013 - 18:31 Deuxième rendez-vous français du monde de l’édition et de la littérature, après le Salon du livre de Paris, la Foire du livre de Brive, en Corrèze, s’est tenue du 8 au 10 novembre dernier. En vedette, Alain Mabanckou, choisi pour être le président de ce cru 2013 La tâche d’Alain Mabanckou ne consistait pas seulement à couper un ruban, faire quelques discours et parler de ses propres romans ! Ce serait compter sans la générosité et l’inépuisable curiosité de l’écrivain franco-congolais, qui a répondu avec un bel enthousiasme à la mission qui lui était confiée : faire partager aux amoureux du livre ses coups de cœur, ses découvertes, ses admirations. Avec l’appui de l’équipe de la Foire du livre, Alain Mabanckou a concocté un programme de rencontres et de tables rondes destiné à faire connaître les écrivains qu’il aime : quelques « poids lourds » de la littérature, comme Le Clézio ou Amélie Nothomb, mais aussi de jeunes auteurs moins connus du grand public avec lesquels il partage le goût de la langue française et des voyages, les interrogations sur sa propre identité et le pays d’où l’on vient. Des lecteurs dans le monde entier Ce questionnement identitaire, Alain Mabanckou l’a toujours poursuivi, depuis son premier roman, Bleu Blanc Rouge, en 1998, qui reçut le Grand Prix littéraire d’Afrique noire, jusqu’au dernier, Lumières de Pointe-Noire, paru en janvier 2013. Entre-temps, Verre Cassé (2005), suivi de Mémoires de porc-épic, qui reçut le prix Renaudot en 2006, a fait connaître Alain Mabanckou auprès d’un large public. Il n’a pas cessé de conquérir de nouveaux admirateurs avec des traductions de ses ouvrages dans une vingtaine de langues. Retour aux sources de l’enfance Lors de la Foire de Brive, Alain Mabanckou est revenu longuement sur Lumières de Pointe-Noire, le récit de son retour au Congo-Brazzaville et, plus exactement à Pointe-Noire, sa ville natale. Devant une salle comble, séduite par son humour, sa gentillesse et l’émotion qui affleurait dans ses propos, il a expliqué comment ce livre, très intime, était comme un « album de famille » feuilleté avec tendresse, où l’on retrouvait les silhouettes et les voix de ceux qui, de livre en livre, ont nourri son imagination. Pourtant, ce voyage à Pointe-Noire, après plus de vingt ans d’absence, Alain Mabanckou l’avait longtemps retardé jusqu’à cette invitation de l’Institut français, en 2012, de venir y donner des conférences. Il a accepté de revenir sur les pas de son enfance et c’est ce retour, à la fois douloureux et libérateur, qu’il raconte dans ce livre, avec sa verve et sa truculence habituelles, teintées de cette « nostalgie heureuse » qui lui tient tant à cœur. Au terme de ces trois jours très denses, Alain Mabanckou a fait un dernier cadeau aux visiteurs de la Foire de Brive qui ont pu découvrir le comédien et metteur en scène Modeste Nzapassara, dans un superbe one-man-show adapté du roman Black Bazar d’Alain Mabanckou. Béatrice Jaulin Légendes et crédits photo :Alain Mabanckou (© Hermance Triay). |