Production : Luanda, le nouvel Eldorado des musiciens RD-congolais

Vendredi 2 Octobre 2015 - 22:32

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Jamais Luanda n’a exercé autant de fascination dans le chef des artistes musiciens RD-congolais obnubilés par l’envie, sans cesse grandissante, d’y aller prester. Les orchestres kinois partent et reviennent de la capitale angolaise à un rythme soutenu au point de susciter quelques interrogations. Visiblement, le déplacement vaut le coup lorsqu’on s’en tient aux propos des concernés eux-mêmes mettant en relief les retombées financières qu’ils engrangent de leur tournée au pays d’Edouard do Santos. La séquence Fally Ipupa malmené par un producteur angolais pour un contrat de production non tenu peut être perçue comme un accident de parcours, sans réel incidence sur l’emprise que continue d’exercer Luanda sur les musiciens kinois.

La plupart d’entre eux ont des productions à honorer en ce mois d’octobre dans la capitale angolaise à l’instar de Félix Wazekwa avec son « Cultura pays vie ». Le groupe est attendu pour une production le 10 octobre dans la salle Atlantico palace. Une première pour « Monstre d’amour » autant que pour Héritier Watanabe dont le concert est annoncé pour le 23 octobre. L’ex-sociétaire de Wenge Musica MMM sera contraint de faire avec la présence de son ancien mentor Werrason attendu lui aussi à Luanda, dès son retour des États-Unis d’Amérique, pour une série de productions du 24 au 26 octobre. Les artistes précités vont relayer d’autres (Desy Mbwesse, Ferre Gola, Fabrigas, etc.) qui les ont précédés dans ce qui est perçu, à juste titre, comme une solution de rechange à l’embargo leur imposé depuis l’Europe par les combattants (ces opposants exilés radicaux et violents) en rupture de ban avec leurs stars congolaises autrefois adulées.

À défaut de se produire sur le vieux continent, des capitales africaines se sont vite muées en alternative pour ces artistes RD-congolais dont beaucoup sont, depuis lors, aux abois. Des amis, des fans clubs, des mécènes et autres bienfaiteurs sont souvent mis à contribution pour assurer un séjour paisible à ces musiciens jamais dépaysés et en quête constante de nouvelles sensations. Matshuda Mandangi, Grevy Futila, Chic Bazola, Didi Kinuani et tant d’autres mécènes RD-congolais établis en Angola constituent une source financière intarissable d’où viennent s’abreuver régulièrement des musiciens kinois notoirement connus pour leur allégeance aux grosses fortunes.    

Sur place, ils trouvent un terrain déjà balisé grâce non seulement au réseau relationnel tissé de longue date, mais aussi à l’enracinement de la rumba congolaise prisée dans les Night-clubs de Luanda et d’ailleurs qui en ont fait leur marque de fabrique. « Luanda ça paie », s’est confiée aux Dépêches de Brazzaville, sous le sceau de l’anonymat, une danseuse de Wenge MMM dont les dividendes financiers tirés d’un concert livré en 2013 au stade de la Citadela en l’honneur de Kabuscorp de Palanca ont changé le cours de toute une vie…          

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Werrason lors d'une production à Luanda

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