Cinéma : L'actrice Laurentine Milebo, alias Mami Laulo n'est plus !

Vendredi 21 Août 2015 - 23:53

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La disparition inattendue de l'actrice célèbre pour ses rôles dans Black mic mac 2, Barbecue Pejo, Mama Aloko ou Fatou la Malienne, a déclenché une importante vague d'émotion au sein de la diaspora africaine.

Laurentine Milebo, la TanteMami Laulo, la Tante, a été retrouvée morte le lundi à 17 août à 7 h 30 à l’hôpital du jour de Saint-Rémy-L’Honoré, dans le département des Yvelines, ville proche de Maurepas où elle vivait  depuis plusieurs années, a annoncé  Gervais Malonga son 2ème  enfant de la fratrie de cinq.

Les causes du décès de l’une des rares Congolaises à avoir réussi sa carrière cinématographique en Occident n’ont pas été communiquées. « Notre mère avait été victime d’un accident cardio-vasculaire l’an dernier…», a confié son fils. Et de préciser que « le médecin a diagnostiqué une insuffisance cardiaque ».

Née le 29 mars 1952 à Pointe Noire, au Congo, Laurentine Milebo débuta dans une troupe de théâtre amateur congolaise. Elle arrive en France en 1976 où elle participa à la chorale congolaise de Paris et se produisit comme danseuse dans le ballet Lemba. Bien que comédienne affirmée, elle confiait aux médias, « être une femme avant tout, mère de cinq enfants, grand-mère de douze merveilleux petits enfants », gênée par les clichés qu’elle entendait fréquemment de la part de personnes qui avaient tendance à ne voir en elle que l’actrice. « Arrête de faire ton cinéma », entendait-elle, une expression qui suscitait de sa part une réplique devenue classique chez elle : « je ne passe pas mes journées sur un grand écran ! ».

Révélée au grand public en 2000 pour son premier rôle dans le film Black Mic Mac 2 sur proposition du cinéaste Marco Pauly, Laurentine Milebo devint, par la suite, l’actrice vedette de Jean Odoutan Djib, Mama Aloko, et reçut, pour le film Barbecue-Pejo, le Prix Air Afrique du Festival de Milan ainsi que le prix de la meilleure comédienne de l’année à Khourigba, au Maroc, l’une des plus grandes fiertés de sa carrière, clamait-elle. En 2007, elle coécrit, avec le réalisateur Édouard Carrion, « La Rivale », le premier long métrage de sa composition personnelle dans lequel elle interpréta, avec toute sa générosité, le rôle du personnage principal.

Amoindrie par la maladie, l’actrice congolaise avait l’impression de subir la dure loi du box-office, celle de l’obligation de faire salle comble, au risque, autrement, de tomber insidieusement dans l’oubli. Laurentine Milebo en était consciente mais caressait quand même l’espoir de jouer, avec le poids de son âge, le rôle d’une grand-mère pleine de sagesse qui aurait été un guide spirituel pour corriger la courbe d’un adolescent partant à la dérive. « Une façon de prôner les valeurs d’une certaine époque, celle de ma génération ».

Patriote, elle nourrissait des projets et, battante, elle aurait voulu rendre au cinéma ce que le cinéma et le « paradis terrestre » lui avaient donné. « Oui, j’ai cette envie de transmettre à mon pays, le Congo, le fruit de mes expériences et de mes compétences qui ne s’arrêtent pas à la comédie ; je suis aussi scénariste et j’aime la direction d’acteurs ». De retour à Pointe Noire, elle se réjouissait de mettre en place des ateliers de cinéma ou de théâtre, voire même l’initiation de la réalisation d’un long métrage où elle s’imaginait faire des apparitions, « à la Hitchcock », confiait-elle, avec une certaine malice qui illuminait les sympathiques rondeurs de son aimable visage.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Laurentine Milebo, la Tante Crédit : sans

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