Francophonie : Huppert Malanda, lauréat du Prix international de Poésie 2015Vendredi 19 Juin 2015 - 22:58 Le jury du prix international de Poésie de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), présidé par Dominique Barbéris, a désigné le 4 juin dernier l’écrivain et poète Huppert Malanda lauréat de l’édition 2015. Poète et doctorant à l’École Normale Supérieure de l’Université de Maroua au Cameroun, Huppert Malanda recevra son prix le 26 juin prochain à Paris lors de la cérémonie de remise qui se tiendra au club des enseignants en Sorbonne. Cette reconnaissance vient s’ajouter à deux autres distinctions reçues cette année. En mars 2015 son texte « Paroles lunaires pour ressusciter l’aurore » lui a valu le prix du Printemps des Poètes 2015, en France, sur le thème de «L’Insurrection poétique ». Un mois après, « Voyage au bout de l’espoir » a reçu la « Marguerite d’Or de la poésie » de la Ville de Chartres, en France. Il faut noter que le critère principal d’admissibilité à ces prix était l’appartenance à une université francophone pour cette année académique 2014-2015. Ainsi, Huppert MALANDA y a participé en sa qualité de poète et étudiant doctorant à l’École Normale Supérieure de l’Université de Maroua, au Cameroun, où il étudie la langue française et la littérature d’expression française avec comme option la littérature africaine. Le poète congolais soutiendra sa thèse en septembre 2015. Installée dans une centaine de pays à travers le monde, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) est un réseau mondial d’établissements supérieurs et de recherche partiellement ou entièrement francophones. Ainsi, l’Université Paris-Sorbonne, héritière de l’ancienne Sorbonne le plus grand établissement français d’enseignement supérieur consacré aux Lettres, Langues, Civilisations, Arts, Sciences humaines, organise chaque année, en partenariat avec l’AUF, un concours international annuel de poésie. « (Je suis) simplement heureux d’avoir remporté un prix de l’Agence Universitaire de la Francophonie dans cette université Paris-Sorbonne qui, par devoir de mémoire, a connu le passage de plusieurs éminences, parmi lesquelles mes précurseurs Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Je me sens sur leurs pas. Je pose des mots comme des briques pour continuer à bâtir le rêve des peuples noirs », a commenté Huppert Malanda. Extrait d'un poème Ainsi dans ce poème majeur primé intitulé « L’itinéraire du Bena Silu » (expression en langue Kongo, en République du Congo, qui veut dire : « peuples originaires de Mbandza Kongo » ; « ceux qui sont venus par la terre », en opposition au terme « Bana Mayi » : ceux qui sont venus par le fleuve ; par l’eau) Huppert y déclame : « Il pleut dans mon cœur des libertés torrentielles/Mes espoirs fermés dans le poing comptent une marche de trois siècles/J’ai marché depuis le cèdre jusqu’à l’hysope/le temps avait l’épaisseur d’une feuille/J’ai marché dans l’esprit des djinns/ dans l’esprit des foulques et des tonnerres/sur la route les pierres se nourrissaient de soleils et de pluies/J’ai marché depuis Kongo dia Ntotila/jusqu’à l’intermittent clin d’œil de Nation et d’agonie/ma terre fut un grimoire/un podzol de mémoire rugueuse comme le gypse/Nous fûmes le chant des arcatures de l’ombre/la dilection au cœur des éclipses et des fraternités/Et nous avons survécu à la traversée des insolences…/Je suis l’estuaire d’où le fleuve vient féconder des soleils levants…/J’ordonne à mes vieilles inflammations zostériennes/érigées péril de l’âme sur la trajectoire des lunes/J’ordonne au passé fermé à double tours dans les serrures de l’oubli/J’ordonne une nouvelle posture de salut et d’imputrescibles rêves… »
Dona Élikia Légendes et crédits photo :Huppert Malanda posant sur le bureau de Voltaire Notification:Non |