Portrait d’Africajarc : la Compagnie Punta Negra

Depuis leur première participation en 2002, c’est une véritable histoire d’amitié qui s’est tissée entre la Compagnie et le festival. Roch Amedet Banzouzi y présentait le spectacle Le Lièvre et l’Avion co-écrit avec Emmanuel Letourneux, l’histoire d'un petit garçon congolais qui rêve de devenir pilote d’avion de ligne. Depuis, la Compagnie Punta Negra participe chaque année à Africajarc que ce soit pour des lectures, des spectacles ou des déambulations. Cette année, ils donnaient des ateliers de danse africaine pour les petits et les grands et animaient les soirées du festival jusqu’au bout de la nuit : impossible donc de ne pas les croiser, eux et leur sourire communicatif !

Cette histoire d’amitié se poursuit entre deux éditions du festival puisque la Compagnie participe au programme « Les Migrations d’Africajarc » : toute l’année dans la ville des activités culturelles sont prévues. Roch Amedet Banzouzi et Élie Lemboussou donnent par exemple des ateliers de théâtre ou des spectacles de contes à l’image de L’Heure des griots. Roch Amedet Banzouzi a récemment présenté son dernier spectacle, Les Négropolitains chantent Bobby Lapointe, avec Ferdinand Batsimba et deux musiciens.

Comme son nom l’indique, la Compagnie Punta Negra est née en 1989 à Pointe-Noire à la suite d’ateliers d’art dramatique donnés par le comédien, metteur en scène et mime suisse, Jean-Pierre Amiel au Centre culturel français. Celui-ci devient le mentor de la compagnie, dont les membres varient entre trois et dix personnes selon les interventions mais Roch Amedet Banzouzi et Elie Lemboussou en sont les deux piliers. Après différents stages de formation avec des metteurs en scène comme Michel de Maulne, la Compagnie monte son premier spectacle, Sékhélé, une comédie-ballet d’après Le Fou Rire de Tchicaya U Tam’si. La pièce rencontre un grand succès et est jouée plus de 350 fois dans douze pays différents. Ils partent en résidence au Havre entre 1995 et 1996 pour créer leur nouveau spectacle, Un vaurien chez les sauriens, d’après Noces de Tchicaya U Tam’si, « notre père », comme l’appelle Roch Amedet Banzouzi : la Compagnie a travaillé uniquement sur des textes de lui les cinq premières années. Depuis, ils ont monté de nombreux spectacles de théâtre à partir de textes classiques ou contemporains. Dans le répertoire de la Compagnie, on retrouve donc Tchicaya U Tam’si mais également les textes de Sylvain Bemba, Sony Labou-Tansi, Henri Lopes, Maryse Condé ou Wole Soyinka qu’ils adaptent pour le théâtre. La particularité de la Compagnie Punta Negra est le mélange de différentes disciplines artistiques : le théâtre se mêle à la musique, à la danse, au chant, au conte… Le travail sur le corps est quelque chose qu’ils partagent avec Jean-Pierre Amiel, celui-ci étant mime. Sur scène, ce sont donc véritablement les dignes héritiers d’un « peuple d’ambianceurs ».

« Portes ouvertes, de l’Afrique au monde » est un autre aspect de leurs activités : la Compagnie Punta Negra propose une initiation au conte, à la danse et aux percussions africaines auprès des publics scolaires et anime ainsi de nombreux stages et ateliers depuis quinze ans à Cajarc mais aussi dans les collèges de Montfermeil, Clichy-sous-Bois, ou ailleurs. Ils vont à la rencontre des gens et prônent l’échange culturel : ils sont les ambassadeurs de la culture congolaise dans des régions françaises où elle est méconnue. Les liens historiques entre les deux pays sont peu enseignés en France, ils se font donc un devoir de rappeler l’histoire de Brazzaville, la capitale de la France libre, à travers les contes, le théâtre, la musique. La Compagnie conserve son lien avec Pointe-Noire puisqu’elle y a son espace culturel, l’Espace Creatis, structure dédiée à la production, à la diffusion et la promotion de produits artistiques du Congo et de la sous-région.

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