Justice pour Tropiques FM : Lokua Kanza soutient Claudy SiarJeudi 7 Mai 2015 - 18:30 À l’instar de stars d’horizons divers, hommes politiques, etc., l’artiste congolais est au nombre des signataires de la pétition en ligne, jusqu'au 7 mai à 14h23’, heure de Kinshasa. Ils étaient 5 294 à s’allier au combat du chanteur en grève de la faim depuis la veille, question de s’assurer que sa radio préserve « sa vocation ultramarine » et à « toute dérive commerciale et généraliste ». Baptisée Justice pour Tropiques FM, la pétition en ligne susmentionnée rencontre l’assentiment de personnalités comme Georges Pau Langevin, ministre des Outre-mer ainsi que de plusieurs autres personnes sans oublier ses homologues du monde artistique. C’est le cas notamment de Jacob Desvarieux, Claudia Tagbo, Tiken Jah Fakoly, Jean-Philippe Marthely, Alain Mabanckou, Patson, Dédé Saint-Prix, Angelique Kidjo, les Magic System et même le footballeur Lilian Thuram. Par ailleurs, c’est de par le monde que viennent les messages de soutien à Claudy Siar en grève de la faim voici maintenant près de soixante-douze heures, s’il faut compter qu’il l’a entamée le 6 mai à 9h. Depuis, c’est via les réseaux sociaux que l’animateur réputé de RFI, copropriétaire de la station Tropiques FM, « donne régulièrement de ses nouvelles », comme renseigne http://www.people-bokay.com. La grève de la faim est la nouvelle option qu’a prise Claudy, quitte à espérer mieux faire entendre sa voix demeurant posté à l’entrée des locaux de la chaîne. Ce faisant, il prouve à suffisance que le conflit interne qui l’oppose voilà plusieurs mois déjà au partenaire majoritaire de Tropiques FM, en l’occurrence Stéphane Mouangué, prend une nouvelle tournure. Au reste, l’assignation en justice qu’a signalée Claudy à ses sympathisants le 7 mai en matinée : « Bonjour la famille. Notre adversaire est tellement petit qu’il m’a assigné à midi devant le tribunal de Nanterre à cause de ma grève de la faim devant ma radio », vient conforter cette opinion. Dommage que ces deux connaissances de longue date, Claudy Siar et Stéphane Mouangué tenus aujourd’hui pour « adversaires », traînent derrière elles une amitié de 29 ans. Du moins s’ils sont présentés à ce jour comme « anciens amis », cela ne change rien au fait que leur rencontre date de près de trois décennies. Un appui du Crefom Il nous revient que la pomme de discorde tourne autour « de la gérance de la station de radio ». L’office dévolu pour l’heure à la compagne de Stéphane Mouangué, Valérie Rousseau, Claudy Siar le remplissait avant de quitter la radio en 2011 pour assumer ses fonctions de Délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer, apprend-on de notre source. Et « quand il démissionne en 2012, il ne retrouve pas son poste de gérant de la radio ». Ce serait là le début de la brouille. Ce, encore que, fait-on savoir, « d’un côté Claudy Siar affirme ne pas reconnaître l’'identité créole de la radio, tandis que de l’autre, son partenaire avance, lui, que les programmes de la station restent inchangés ». Cependant, il semble que l’autre fondateur de Tropiques FM, Patrick Lemure, partage l’avis du premier. Claudy le laisse clairement entendre parlant de son assignation : « Patrick Lemure et mon avocat, le Guadeloupéen Me Jim Michel sauront me défendre car je ne bouge pas d’ici. Je suis installé au sol, devant les ascenseurs ». En outre, il appert que cette affaire « est une cause soutenue par des personnalités et des politiques ultramarines ». Il est dès lors signalé, par exemple, qu’en « janvier dernier, le Conseil représentatif des Français de l’Outre-mer (Crefom) apportait son soutien à Claudy Siar » qui, du reste, est membre de son bureau. Elle avait à cet effet enjoint le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) « de garantir la vocation ultramarine de la chaîne Tropiques FM contre toute dérive commerciale et généraliste ». Ainsi, il y a matière à conforter ceux qui voient dans « le conflit au sein de Tropiques FM créé par Claudy Siar non pas une affaire privée mais bel et bien le combat de toute une communauté attachée à une radio qui doit lui permettre de se construire, de s’unir et d’exprimer ses identités plurielles » comme le soutient la source. Car il sied d’ajouter aussi que Claudy, nous dit-on, « a déjà, par le passé, bénéficié du soutien de Patrick Karam, président du Crefom, de Victorin Lurel, président du Conseil régional et de personnalités ultramarines ». D’où est-il en droit de garder espoir que le CSA daigne à son tour « se pencher sur cette guerre ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Claudy Siar devisant avec des journalistes à l’entrée de Tropiques FM
Photo 2 : La couche de fortune installée au sol, devant les ascenseurs sur laquelle Claudy Siar passe la nuit |