A’salfo de Magic System : « Notre objectif est de construire une nouvelle école chaque année »

Samedi 2 Mai 2015 - 14:32

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En attendant l'album Radio Africa, un hommage composé de 14 reprises d'artistes africains ayant marqué la musique du continent et dont la sortie est prévue le 23 juin, le groupe Magic System a clôturé dimanche la 8e édition du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Côte d’Ivoire), le quartier d’Abidjan qui les a vus grandir. Pour A’salfo, leader vocal du groupe et commissaire du Festival, l'heure est au bilan.

Les Dépêches de Brazzaville : Comment l'idée d'organiser le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo vous est-elle venue ?

Tout d’abord, on voulait rendre hommage à Anoumabo, ce quartier d’Abidjan où nous avons grandi. Au départ, on n’avait pas vu ça aussi grand. On voulait juste divertir la population et lui dire qu'on ne l’avait pas oubliée. Par la suite, on s'est dit qu'avec nos nombreux contacts, on pouvait inviter d'autres artistes à venir donner des concerts. Et finalement, pourquoi ne pas donner une dimension sociale à l’événement ? On a alors commencé à récolter des médicaments et des vêtements pour les hôpitaux. On s’est ainsi rendu compte qu'il y avait un énorme besoin des populations en matière d'éducation et santé. On a construit une école, inaugurée l'an passé à Anoumabo, et on va en construire d'autres qui porteront le nom de notre groupe, Magic System. C'est une manière pour nous d’évoluer tout en gardant des valeurs de partage.

Quelle est la prochaine étape ?

Nous avons posé la première pierre de l'école primaire Magic System qui sera construite dans l'ouest du pays, à Bongolo. Trois cents élèves y seront accueillis. L'école devient obligatoire en Côte d'Ivoire, et nous aimerions aider à améliorer les infrastructures. Si on arrive à en construire une à chaque édition du Femua, ce serait merveilleux. C'est notre objectif.

Quel bilan faites-vous de cette 8e édition du Festival ?

Je n'aime pas l'autosatisfaction mais, tout de même, ce fut une belle réussite. Cette année, le thème était "Intégration et rapprochement des peuples". Il y a eu plus de monde que les années précédentes, et voir tout ce public ainsi que les artistes rigoler, danser et chanter ensemble prouve que nous avons atteint notre objectif, qui est de rassembler autour d’un message positif.

On s'efforce d’inviter des artistes qui, en plus d’avoir une actualité, partagent nos valeurs morales. Des artistes qui veulent enseigner à la jeunesse, être des modèles pour elle parmi lesquels Fally Ipupa qui s'investit pour son pays à travers sa Fondation. On a également invité le groupe Freshly Ground, fabuleux exemple de vivre ensemble. Ils sont d'Afrique du Sud, du Mozambique et du Botwana et sont une belle leçon par rapport à l'actualité même des évènements tragiques à Johannesburg face aux étrangers. C'est important que des personnalités incarnent l’Afrique qui se réveille !

 

Propos recueillis par Ekia Badou

Légendes et crédits photo : 

L'ouverture du Femua à Anoumabo