Festival Toseka : le slam est entré par la grande porteJeudi 2 Avril 2015 - 13:30 Yekima De Bel Art a captivé le public et lui a plu avec sa poésie amusante servie en début de week-end à l’occasion des soirées successives des 27 et 28 mars de l’événement culturel de renom organisées en prélude de sa troisième édition. Ovations et éclats de rire ont ponctué les brillantes envolées lyriques de l’artiste qui se définit lui-même comme poète, parolier et slameur. Pour plusieurs, c'était un vrai délice que d’écouter Yekima Melo Costa, alias Yekima De Bel Art. Les versions stand-up de Sur la table à manger du Congolais et Ma banlieue ont fait un sacré effet sur la nombreuse assistance invitée aux deux soirées de restitution du second atelier animé par l’humoriste Kody Kim pour le compte de la prochaine édition du festival international d’humour de Kinshasa. Cette toute récente adaptation des slams pour le besoin du spectacle Toseka lui a ajouté une nouvelle coloration. Une évocation critique des malewa, les fameuses gargotes kinoises, a servi d’entrée en matière à Sur la table à manger du Congolais offert à l’ouverture, le 27 mars. Yekima s’est ensuite étendu sur la variété des mets congolais. Le long de son singulier discours, il a épinglé des plats spécifiques selon les provinces allant jusqu’à citer les spécialités culinaires des tribus de certaines contrées. Aussi, les Tetela par exemple se sont sentis titillés à l’évocation du fameux « eponga la djesse », plat composé de riz et de feuilles de manioc appelé communément pondu. Et pour les Yombe, il y avait de quoi saliver à l’entendre vanter le bitoto, cette sorte de ratatouille prisée dans le Bas-Fleuve dont ils détiennent la recette. Les évocations successives qui ont servi à illustrer les propos du slameur ont créé de l’émoi dans le public qui régissait selon ses préférences. Ouvrant le bal le lendemain, Yekima passait de son discours éloquent truffé de belles tournures et de rimes sur la gastronomie congolaise à un sujet plus intime dans Ma banlieue. Il s’est alors livré à une présentation sommaire de cette commune populeuse de la capitale brodée en toile de fond avec sa propre histoire. Certains passages plus que d’autres ont reçu une salve d’acclamations. C’était le cas notamment de la rubrique cinéma. En effet, il y a ceux qui se sont remémorés non sans grande nostalgie de certains films ou dessins animés à l’instar de Kimbo dont la finale du générique avait été reprise en chœur par deux fois. Par ailleurs, la commune tradition observée dans de nombreux coins de la ville quitte à accoler définitivement à un acteur de cinéma le nom d’un illustre personnage incarné dans un film fort apprécié. Il a suffi que Yekima évoque comme cas de figure Sylvester Stallone que l’on nommait désormais Rambo pour que la salle parte d’un grand éclat de rire suivi d’une réelle ovation. À plusieurs reprises, une bonne frange de l’assistance ne pouvait s’empêcher de commenter, rire à gorge déployée, voire crier, quitte à manifester son plaisir à entendre le slameur. Il n’est point de doute que le slam-humour est né. Nioni Masela Légendes et crédits photo : Yekima De Bel Art en pleine prestation dans Ma banlieue
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