Rencontre : Soprano, rappeur hors pairSamedi 28 Février 2015 - 10:00 Parmi les grandes figures du rap français, on retrouve incontestablement le rappeur marseillais, Soprano, qui, malgré son succès, reste authentique et égal à lui-même. Mélange d’une originalité, d’un engament et d’une dévotion remarquable, sa musique sort du lot des textes inappropriés que sert souvent la scène rap. Dans un monde ou le genre tombe de plus en plus dans la vulgarité, Soprano se distingue pour ses compositions au registre plutôt sobre. Cosmopolitanie, son dernier album lui a valu un disque de platine et le nombre de ses fans n’a de cesse d’augmenter. Sa démarche, il la défend car dit-il : « Je suis quelqu’un qui a un père, une mère, des sœurs et une famille. J’ai des valeurs à communiquer. La vulgarité, le sexisme, ne peuvent donc pas faire partie de mes textes, c’est contraire à mes valeurs ». Ses choix, ne lui pas à s’engager. Observateurs du monde, il se montre parfois engagé dans ses textes. Les évènements qui secouent aussi l’Afrique que l’Europe l’interpelle sans hésiter à s’en servir dans ses compositions : « je suis musulman pour aimer, et pas pour armer. A travers ma musique, j’essaie d’apporter ma touche en écrivant des textes qui réunissent les gens, en donnant à mon discours un équilibre qui peut amener à réfléchir sur beaucoup de choses et prouvé aux gens que nos différences sont nos richesses ». Et sous ses airs, d’homme pieux, se cache un nouveau business. Soprano vient en effet une marque de vêtement, « Kwell », un projet qui lui tenait à cœur depuis bon nombre d’années : « c’est une chose que j’avais en tête depuis des années. Dans la chanson dans « Chéri coco » avec Magic système, j’annonçais déjà ses couleurs en lançant le mot « zakweli ». Plutôt urbain, la marque s’inspire de divers univers. La mode, la ville de Marseille, où il habite, et ses jeunes ainsi que diverses personnalités. Parmi lesquels il confie «j’aime beaucoup la simplicité de quelqu’un comme Pharell Williams, il arrive à mettre joliment des choses très simple» En 2015, l’agenda de Soprano s’affiche bien chargé en tournées. Son ouvrage, « Mélancolique Anonyme » sorti l’année dernière, poursuit également sa voie et un prochain album déjà en préparation. Au milieu de ses nombreuses occupations, le chef de famille qu’il est lance « je m’occupe de mes trois petits barbus (enfants) en même temps ». Mais pour s’en sortir et réussir à équilibrer vie privée et vie professionnelle Soprano compte aussi sur sa famille. Telle une vraie famille africaine, dans son groupe on retrouve ses cousins, ceux avec qui il a grandi. Sur scène il est accompagné de ses frères et même dans ses vidéos on peut apercevoir sa famille, « On s’appuie sur nos proches pour pouvoir bien faire les choses voilà pourquoi j’appelle ce cercle carré-rond ». Venu pour la première fois à Brazzaville à l’occasion de MTN Connect Festival, Soprano s’est montré très enthousiasmé à l’égard du public venu nombreux à l’esplanade du Stade Massamba-Débat « Je suis arrivé il n’y a pas longtemps. J’avais hâte parce que lors de mon passage à Pointe-Noire on me disait qu’à Brazzaville tu va voir qu’il y a une autre ambiance que tu vas aimer. Je suis aussi allé à Kinshasa et on m’a dit la même chose. Des collèges de Brazzaville me l’on confirmé alors je peux dire que je n’attendais que ça ». Face à la génération de rappeurs congolais en particulier et du continent en général, le sympathique artiste n’a pas manqué de mots d’encouragement : « Restez-vous-même et faites-vous plaisir. Ne vous laissez pas influencer par une politique ou une quelconque crédibilité, car le plus important c’est de faire la musique comme on le sens. Cela vous emmènera à une des clefs du bonheur. Personnellement, la meilleur décision que j’ai prise dans ma vie c’est celle d’être moi parce qu’a un moment donné lorsque l’on est honnête on le sent on soi et autour de nous. »
Durly Émilia Gankama Légendes et crédits photo :Photo 1 et 2: Soprano; (Crédits photo: Kinzenguélé) |