Exposition : douze dessinateurs congolais rendent hommage à Charlie Hebdo

Jeudi 12 Février 2015 - 15:15

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L’évènement se déroule à l’Institut français de Kinshasa jusqu’au 28 février.

L’idée de l’exposition intitulée « Boma moto, Seka », indique-t-on,  est née à la suite des attentats qui ont fait dix-sept morts dont douze au sein de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo le 7 janvier à Paris. Pour ce faire, souligne-t-on, en marge des messages qui ont été adressés à travers le monde entier pour condamner cet odieux massacre, douze dessinateurs congolais vivant en République démocratique du Congo, en France et en Belgique ont spontanément tenu à rendre hommage à leur manière à ces «fantassins de la liberté d’expression». Les artistes Jason Kibiswa, Hallain Paluku, Dick Esale, Tetshim, Al’mata, Seraphin Kajibwami, Boyikia Mola, Albert Luba, Michael Maloji, Alain Mushabbah, Thembo Kash et Barly Baruti ont dessiné leur vision de Charlie et de la liberté d’expression à travers les vingt-cinq dessins constituant l’ossature de cette exposition.

On peut notamment voir un dessin de Dick Esale qui représente un pot où pousse une plante dont les branches sont des crayons qu'une main bienveillante arrose. L’œuvre de Alain Mushabah intitulée « Si tu me dessines, je te décime » attire également le regard. Le dessin montre l'énorme tête d'un homme barbu hurlant symbolisant, selon son auteur, un régime dictatorial et s'adressant à un petit dessinateur apeuré, prostré, son crayon caché dans le dos. Certains de ces dessinateurs congolais connaissaient personnellement les victimes. Ainsi, on peut voir une photo du dessinateur Hallain Paluku aux côtés de Tignous, l'un des caricaturistes assassinés. Pour les organisateurs de cette exposition, le dessin de presse comme moyen d’expression est devenu un langage universel. À l’instar des artistes, les caricaturistes usent de l’humour, de l’impertinence ou de la provocation afin de  militer pour la paix, la compréhension et le respect mutuel entre les peuples au-delà des clivages culturels et religieux.

Patrick Kianimi

Légendes et crédits photo : 

L'affiche de l'exposition