Interview François Akouabou Adianaga : « le Redoac est salutaire pour le cinéma en Afrique centrale »Lundi 27 Octobre 2014 - 13:00 Kinshasa vient d’abriter un évènement cinématographique important, à savoir le festival Vision documentaire. La manifestation s’est tenue du 22 au 25 octobre à la Halle de la Gombe en présence d’un délégué du Fespaco qui nous a accordé un entretien à la fin des assises dont il a salué l’organisation. Les Dépêches de Brazzaville : Peut-on savoir qui vous êtes et connaître la raison de votre présence à Kinshasa ? François Akouabou Adianaga : Je suis François Akouabou Adianaga, chef du département festival au Fespaco, le festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, au Burkina Faso. Je suis ici dans le cadre du Festival Vision documentaire qui a souhaité la participation du Fespaco pour participer notamment à la mise en place du Redoac, le Réseau des documentaristes d’Afrique centrale. LDB : Quelle serait l’intérêt de la représentation du Fespaco à Vision documentaire ? FAD : Nous avons apporté notre expertise parce que le Fespaco est vieux de quarante-cinq ans déjà et englobe toutes les sections du cinéma alors que Vision documentaire ne se focalise que sur le documentaire. Et donc, depuis quarante-cinq ans le Fespaco organise des compétitions pour ce genre de réalisation. Et, en même temps, le poste administratif que nous occupons au niveau du Fespaco nous a permis d’apporter notre expérience par rapport à l’administration pour la mise en place du Redoac. LDB : Pensez-vous que la mise sur pied du Redoac était un imperatif ? FAD : Oui, je le pense. C’était un impératif parce que, à ce que je sache, à Kinshasa il n’y a presque pas de festival de cinéma alors qu’en réalité il y a des talents ici et en Afrique centrale. Il y avait donc nécessité de se mettre en réseau pour promouvoir le cinéma de manière générale et documentaire de façon particulière. Cela s’imposait car à présent, à travers ce réseau il y aura des possibilités de coproduction, les cinéastes pourront travailler ensemble pour fabriquer des films. La question du cinéma aujourd’hui tient au financement et donc si les cinéastes parviennent à s’autofinancer parce qu’ils travaillent en réseau, je pense que cela va réduire le coût de production des films. Or, avec un coût de production réduit l’on peut vendre moins cher et donc tout le monde pourra acheter des films et vu l’importance de la démographie du Congo, ajoutée a celle de l’Afrique centrale, il y a un marché potentiel en réalité. Avec la réduction du coût des DVD et en allant vers le public, ce qui peut se faire plus facilement dans la coproduction où chacun met un peu de son argent de sorte à réduire le coût de production. Du coup l’on pourra vendre beaucoup parce que c’est moins cher. Aujourd’hui, le Redoac est salutaire pour le cinéma en Afrique centrale. LDB : Comment appréciez-vous les réalisations congolaises ? FAD : Je pense que le cinéma congolais est vieux, il ne date pas d’aujourd’hui. Mais maintenant, c’est vrai que comme tous les autres cinémas en Afrique, il n’a pas bénéficié de l’accompagnement des aînés. Néanmoins, la jeune génération fait un travail très formidable. Il y a par exemple Atalaku que j’avais déjà vu en 2011 et ici j’ai vu Examen d’État qui est très bien. Comme je l’ai dit, il y a du talent qu’il ne reste plus qu’à encadrer. Il faut donner des moyens de production ou alors bien que les jeunes qui ont décidé de se mettre en réseau s’affirment dans cette voie. Sinon, le cinéma congolais a de l’avenir, beaucoup d’avenir. Propos recueillis par Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : François Akouabou Adianaga lors du Festival Vision documentaire |