Patrimoine : les danses rituelles, une expression de la diversité culturelle de la LékoumouLundi 11 Août 2014 - 18:45 Aux côtés des danses populaires, guerrières et initiatiques, classées parmi les arts du spectacle, l’univers patrimonial de la Lékoumou offre également des danses rituelles. Leur évocation, ici, ouvre notre excursion, cette semaine, vers ce département qui accueille, ce 15 août, les festivités du 54e anniversaire de l’indépendance nationale. Les danses rituelles se rencontrent dans tout le département de la Lékoumou. Chez les sous-groupes ethniques yakas et lalis, on rencontre le Mukissi. Cette danse rituelle est exhibée pour la guérison de certaines maladies. Le malade est interné dans une case dont l’accès est interdit à toute personne supposée souillée ou impure. Le guérisseur, vêtu de raphia teint de rouge, portant des bracelets de fer légers aux poignets, la face badigeonnée de plusieurs couleurs dont les motifs font penser à des figures géométriques, se met à danser frénétiquement des pieds qu’il balance en avant puis en arrière, parfois tournant autour de lui-même comme une toupie, sous les applaudissements et les cris de joie des spectateurs. Cette danse est pratiquée aussi bien par les hommes que les femmes. À cette occasion, repas et vins sont servis à la fin. Les séances devront se multiplier jusqu'à la guérison du malade. Dans la tradition des peuples kota, les danses rituelles se confondent aux danses d’initiation. On rencontre le Mvuli et le Mungala. La danse Mvuli est caractérisée par une chorégraphie spéciale du danseur principal. Celui-ci est enveloppé d’une tenue traditionnelle en raphia et coiffé d’un masque et d’une couronne faite d’un plumage multicolore. La danse est parfois caractérisée par des mouvements gymniques et des démonstrations spectaculaires où le danseur principal fait des bonds avec une chaise miraculeusement collée au postérieur, tout ceci au rythme de chants et de sons des tam-tams. Le Mungala, une danse rituelle d’une secte réservée aux hommes est classé dans cette catégorie. Sa particularité est que les femmes mères de jumeaux y sont initiées. Cette danse est effectivement rituelle, et la voix du chanteur de Mungala est très grave ; l’on croirait entendre des sons d’un monstre. Il est le maître du chant et de la danse. Au cours des cérémonies de Mungala, le chanteur principal est en même temps le danseur. Les autres membres du cercle chantent en étant assis. C’est lui qui entonne, avec un ton spécial, les chansons et les autres répondront en chœur. Chez les Bembé, on rencontre deux danses rituelles : le Balka et le Muntuta. Le Balka semble en perte d’actualité. Il se pratique au son du Ngomvi dans un cercle composé d’hommes et de femmes. On ne trépigne pas, mais on va vers les autres en trottinant au rythme du son de la guitare qui est accompagné par un crissement métallique produit par le morceau de fer ou la baguette tapée légèrement sur une bouteille. Le Mutunta ne se pratique qu’à l’occasion d’une veillée mortuaire. Elle n’a pas besoin d’instruments. Les chansons sont entonnées par deux griots et la foule reprend en chœur dans les refrains. Chez les Tékés, il existe deux danses rituelles : le Mukissi et le Nkita, pratiquées de la même manière que chez les Yakas et Lalis. Les Dépêches de Brazzaville, en partenariat avec la DGPA |