Feux de Brazza : le colloque scientifique interpelle les décideurs et les bailleurs de fondsSamedi 9 Août 2014 - 11:31 Ce colloque s'est tenu du 5 au 7 août. Il a été organisé conjointement par le Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola) et le festival populaire et international de musiques africaines feux de Brazza. Au terme des échanges, les experts ont compris la nécessité de créer des structure de formation par niveau depuis le préscolaire ainsi que des villages ou des cités de formation musicales ; créer dans les instituts d’enseignement supérieur africaines des départements d’études musicales et musicologiques en appui des efforts d’inventaire et d’archivage de musique et des instruments traditionnels ; créer un fonds d’aide destiné à soutenir les artistes et les fabricants des instruments de musique africains et définir des critères de son attribution ; relancer l’implantation du projet du musée panafricain de la musique à Brazzaville. Ils ont aussi marqué leur intérêt à la mobilité des artistes et à leur formation au niveau national, sous régional et continental. On peut noter la nécessité d'intéresser les milieux d’affaires et les bailleurs de fonds à investir dans la promotion de la culture africaine et l'obligation de développer des programmes de recherches et de productions musicales avec l’institution spécialisées et les artistes de la diaspora africaine ; etc. Ces recommandations sont adressées aux gouvernements, institutions panafricaines de recherche et de développement culturel, à l’Unesco, au Cerdotola, aux artistes et fabricants des instruments de musique, aux spécialistes et experts, aux pouvoirs locaux et autorités traditionnelles, à la coopération bilatérale , aux milieux d’affaire et aux bailleurs de fonds. Pour ce qui est des débats, quatre axes principaux ont été exploités durant les trois jours des travaux à travers des thématiques qui ont permis à la fois de faire l’inventaire de tous les instruments de musique et de relever l’extrême diversité des instruments africains tels que les idiophones ou la sanza. Les experts ont souligné la préservation de l’originalité de l’instrument africain de musique dont ils ont perçu la menace de disparition. Est-ce parce que l’éducation musicale n’est pas encore inscrite dans les programmes scolaires et universitaires ? Ou est-ce à cause des fabricants qui se font rares ? Des questions auxquel ce colloque a donné réponse avec le mérite qu'il a eu réunir un pannel considérable de spécialistes et hommes de culture venus du Zimbabwe, d’Angola, du Sénégal, des deux Congo, du Nigeria, du Congo, du Mozambique, de Côte d’ivoire, du Cameroun, de France, de Belgique, du Burundi et d'Éthiopie. L'Unesco tend la main aux Feux de Brazza Sensible à la qualité des échanges, Ana Elisa de Santana Alphonso, représentante de l’Unesco au Congo Brazzaville a déclaré : « Notre organisation salue rigoureusement cette action de valorisation du patrimoine culturel africain qui constitue une source d’identité et de cohésion pour nos communautés perturbées par l’accélération de changements et de stabilité économiques ». Elle a par ailleurs invité Feux de Brazza à rejoindre la liste des organisations non gouvernementale qui ont des relations officielles avec l’Unesco compte tenu du travail réalisé. Guy Gervais Ondaye, directeur du festival Feux de Brazza a remercié l’ensemble des participants dont la présence à l'évènement lui "donne le courage d’aller encore plus loin." Et de rappeler : «Quand nous avions créé ce festival en 2005, personne ne nous avait accordé la chance d’arriver à la cinquième édition. Nous attendons de vous des critiques pour corriger les failles. » Clôturant les travaux, Charles Binam Bikoï , secrétaire exécutif du Cerdotola a rassuré les participants que les recommandations et les résolutions adoptées à ces assises ne seront pas un rapport de plus ou de trop pour nourrir les rayons de bibliothèque.
Rosalie Bindika Légendes et crédits photo :Photo: le présidium du colloque scientifique |