Photographie : Philippe Ayi Koudjina a tiré sa révérence

Samedi 14 Juin 2014 - 0:15

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Cette figure de la photographie nigérienne s’est distiguée par ses remarquables clichés postindépendance des années 1960. Ses photographies offrent un regard particulier sur un pays dans sa jeunesse après sa déclaration d'indépendance

Les photographies de Philippe Ayi sont caractérisées par des portraits de personnes qui chaque soir célébraient l’entrée dans une nouvelle ère d'espérance. Ainsi remarque-t-on combien de nombreux lieux festifs de la capitale constituent à ce jour la mémoire de cette époque faite de liberté et de joie au Niger.

Ces instants essentiels de l’histoire du Niger, le photographe les capturait lors de ses balades de nuit dans les bars et boîtes de nuit de la capitale qui ne désemplissaient pas à l'époque. Ses rondes nocturnes avaient pour but de sceller les moments passés entre amis ou amants et en faire des souvenirs inoubliables.

Philippe commence à photographier dès son plus jeune. C’est en 1963 qu’il s’ouvre au monde de la photographie professionnelle, lorsqu’il prend en photo des militaires français pendant la veille du 1er mai. Il s’affirme alors comme le photographe attitré de l'armée française basée dans la capitale du Niger et devient l’incontournable photographe du pays.

Philippe Ayi capte des instants importants de la société nigérienne. Il photographie les mariages, les baptêmes, le mess des officiers, les sauts de parachutistes, etc. Pendant quarante ans, depuis les années 1960, il a parcouru les quatre coins de la principale ville nigérienne pour donner vie à son art. Aujourd’hui, ses photographies sont reconnues à travers le monde et portent haut la période postindépendance du Niger.

Né en 1940 au Togo de parents originaires du Bénin, Philippe Koudjina a travaillé comme reporter photographe dans les années soixante avant d'ouvrir un studio en 1972, où il s'est concentré sur la photographie en noir et blanc.

Le 29 mai, à l’âge de 74 ans, Philippe tirait sa révérence, laissant dernière lui un patrimoine unique de la création photographique nigérienne. Son flash ne lancera plus ses éclairs dans les nuits brûlantes de Niamey.

Durly-Émilia Gankama