Musique : c’en est fini de Koko SouingLundi 12 Mai 2014 - 20:07 L’interprète de la chanson Peace and love in DRC, un succès à part entière en 2006, « n’entrera plus en jeu » pour avoir tiré sa révérence le 11 mai à 5 heures du matin au Centre hospitalier Saint-Marc à Kingasani Le 12 mai, Les Dépêches de Brazzaville tiennent de Fifi Mikanza, la sœur de l’illustre disparu dont le vrai nom était Mira Mikanza, qu’il avait été admis en milieu de semaine à l’hôpital tenu par des religieuses. Quant aux circonstances du décès de son aîné, elle a expliqué : « Mira était malade il y a deux mois, il avait quelques soucis avec ses poumons mais il se portait déjà mieux. À la suite d’une rechute, il a été interné jeudi à Saint-Marc à Kingasani et il y est mort hier à cinq heures ». Il nous revient que feu Mira avait du mal à respecter le traitement auquel il avait été soumis, ce qui lui aura été fatal en fin de compte. Mis en lumière par une parodie dans le tube Peace and love in DRC depuis sa sortie en 2006 et dont les échos se sont étendus bien au-delà des frontières nationales l’année suivante, Mira Mikanza a marqué plusieurs esprits et générations. À ce propos, en juillet 2007, Jeune Afrique affirmait : « Dans les night-clubs de Kinshasa, le clip fait un carton. Réalisé par un étudiant de l’École des beaux-arts, « Peace and love in RDC » met en scène un imitateur au visage peint en blanc, perruque immaculée et moustache sel ». En effet, c’était dans le contexte des premières élections démocratiques de la RDC que le personnage de Koko Souing (grand-père Souing) avait fait son entrée dans l’univers musical local. « Quand Koko Souing entre en jeu, personne ne doit tirer », était la phrase fétiche que l’on avait retenue de son intervention dans Peace and love in RDC. La déclaration devenue fort populaire, une sorte de rap rendu sur un fond rumba, dont le fort accent américain amusait la galerie faisait référence à William Lacy Swing alors représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC depuis trois ans. Dans la peau de Koko Souing, Mira ne s’était pas contenté d’imiter la façon de parler du diplomate. En effet, il était parvenu à le copier de manière assez impressionnante dans son allure aussi. Jouant sur sa stature, il avait su calquer jusqu’à sa « silhouette so british ». Dès lors, il n’y avait pas le moindre doute que l’on lui trouve un air fort ressemblant à William Lacy Swing qui était du reste une figure familière pour les Congolais. Comme son physique le lui permettait, Mira pouvait se faire passer à souhait, à s’y méprendre même un peu pour certains, pour « cet Américain racé, sec, plutôt démocrate, diplomate jusqu’au bout des ongles et constamment entouré de gardes du corps », comme le présentait le magazine Jeune Afrique. Et mama Monik… Et donc, les nombreuses diffusions de Peace and love in DRC sur le petit écran pouvaient un tantinet concurrencer les apparitions télévisées du patron de la Monuc, acronyme de Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo. Monuc devenue « Mama Monik » dans l’air de Mira qui passait pour l’épouse de Koko Souing était présentée telle une alliée incontournable pour le maintien de la paix. Que Mira Mikanza soit un parfait comédien n’a rien d’étonnant. C’est dire qu’il portait bien les gènes de ses géniteurs, en l’occurrence feu Norbert Mikanza Mobyem connu comme l’un des meilleurs dramaturges congolais mais qui avait aussi su s’y faire sur les planches à l’instar de son épouse, Jacquie Ndjoku, la mère de Mira. C’est elle qui campait le rôle de la fameuse « secrétaire particulière » dans la célèbre pièce du même nom. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Koko Souing et William Lacy Swing |