Bande dessinée : l’expérience congolaise s’exporte en GuinéeMercredi 2 Avril 2014 - 21:48 Invité au Salon de caricatures et de bandes dessinées appelé festival Bulle d’Encre, le bédéiste et caricaturiste Kash Thembo a fait part de son expertise animant des ateliers en faveur des élèves guinéens et étudiants de l’école des arts locale en marge du salon organisé du 25 au 27 février. L’expérience s’est révélée de toute importance pour le bédéiste kinois accompagné de Lassane Zohoré (Côte d’Ivoire), Tonakpa (Bénin) et de Jul Berjeaut (France). Avec grand enthousiasme, il en a fait part aux Dépêches de Brazzaville à son retour en ces termes : « Tous quatre, nous avons discuté avec les étudiants décidés à embrasser le métier d’illustrateur et de bédéiste. Au travers de leurs questions, ils se sont montrés très intéressés par nos travaux respectifs ». Plus particulièrement, Kash nous a confié qu’il devait sa présence à Conakry au fait que l’organisateur de Bulle d’encre, le caricaturiste Oscar Ben Barry, trouvait éloquent son expérience personnelle et jugeait important de la partager aux jeunes débutants. « Oscar tenait à ce que je parle de mon expérience car il estimait que nous étions parmi les premiers à s’être lancés dans la promotion de la BD africaine. Aussi voulait-il que j’encourage ceux qui venaient de commencer », nous a-t-il dit. Pour ce faire, Kash affirme qu’il s’est dès lors employé notamment à retracer son parcours de bédéiste en qualité de coorganisateur des quatre premiers Salons africains de la BD. « J’ai eu à relater les péripéties qui nous ont conduits à la création d’un festival de BD. J’ai également parlé de l’histoire de la BD en RDC à partir des années 1960-1970 jusqu’à notre génération actuelle », nous a expliqué Kash. Et de renchérir ici à propos des Salons africains de la BD : « Je leur ai fait comprendre qu’avec l’organisation de ce genre de manifestation nous avons élevé la BD en art majeur. Pendant longtemps, la BD ne se rangeait pas à côté des grands arts comme la peinture ou l’architecture. Mais au fil des salons et ateliers que nous avons tenus, nous a rehaussé le niveau de la BD ». Ce, quitte à les inciter à s’engager sur la voie qu’il avait empruntée quelques années plus tôt. Apprentissage des ficelles du métier Ravi d’avoir été invité à faire pareille communication, à son tour Kash a émis le vœu de voir son hôte poursuivre son initiative. « J’ai encouragé Oscar à étendre son action en organisant plusieurs rencontres du genre. J’en connais les bénéfices car nous avons fait nos armes dans les ateliers tenus lors de ce genre de festival qui nous ont permis d’entrer en contact avec des professionnels. Nous leur posions des questions et c’est de la sorte qu’ils nous ont appris les ficelles du métier », nous a-t-il affirmé. De façon pratique, Kash s’est servi de ses réalisations antérieures et celles de ses compatriotes de Kinshasa d’ailleurs publiés sur la toile pour illustrer son discours. « Je leur ai dit La meilleure façon d’apprendre, c’est de s’informer. Aujourd’hui, grâce à Internet, la tache est plus aisée encore. Ils peuvent se munir d’outils nécessaires pour affronter ce travail d’autant plus que leur terrain est presque vierge, il n’y a pas tellement de publications de BD, ils ont la possibilité d’investir le marché », a-t-il expliqué. Et Kash de prier en définitive « Oscar de mettre un point d’honneur à la formation ». Rappelons que le festival national guinéen Bulle d’Encre autrement appelé Salon de caricatures et de bandes dessinées de Guinée est née sous l’impulsion de l’Association guinéenne des journalistes dessinateurs de presse. La rencontre qui en était à sa troisième édition cette année se tient chaque mois de février au Centre culturel franco-guinéen de Conakry. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Kash entouré de deux bédéistes guinéennes débutantes
Photo 2 : Kash entouré des ses homologues invités Zohoré et Jul
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