Célestin Tanda invite à découvrir « Les mystères du monde pénitencier »Mercredi 12 Mars 2014 - 18:15 Écrit au passé simple et à la première personne du singulier, Les mystères du monde pénitencier de Célestin Tanda est un récit de 93 pages et de 16 chapitres, publié aux éditions L’Harmattan-Congo en novembre 2013 Pour avoir décroché son téléphone et accepté la proposition d’un ami, Pierre Mungumby se retrouve dans un poste de police. Faute d’argent pour s’offrir une liberté conditionnelle difficilement négociée par son avocat, Mungumby est transféré à la prison de Sun City. Brimade, discipline et foi en Dieu sont les maîtres mots qui décrivent le mieux son premier passage en prison. Les mystères du monde pénitencier de Célestin Tanda commencent par un avant-propos que l’auteur considère plutôt comme un prologue. Dans cet ouvrage, il est plus préoccupé par la narration de l’histoire que par l’esthétique des mots. Le débit est rapide, si rapide que l’auteur ne se préoccupe que du corps et non des vêtements de l’histoire, de la succession des faits plutôt que des matériaux rhétoriques censés embellir et accompagner toute œuvre littéraire, d’où la concision du style et des chapitres. « Célestin Tanda n’est manifestement pas un poète, mais un caméraman qui filme des actions et propose un décor que sa plume laconique ou avare de poésie refuse de commenter ou peint à la va-vite, laissant ainsi un goût d’inachevé, d’immaturité littéraire, témoignage incontestable d’un manque de rigueur dans l’exercice littéraire. Cela s’explique certainement dans le fait que Les mystères du monde pénitencier est sa première publication, une première publication servie comme un scénario. » Du chapitre treize au chapitre quinze, le personnage principal s’efface presque entièrement. Le récit prend l’allure d’une exposition photo, d’un reportage ou d’un documentaire sur les réalités de l’univers carcéral. L’auteur se passe de l’activité divertissante du dialogue, des échanges entre personnages qui confirment le côté romanesque ou théâtral. « Ce roman réaliste nous livre les différentes conceptions que les prisonniers se font de la prison, car si, pour certains, la prison n’est qu’un mauvais vent et qu’après la vie continuera et que pour d’autres, la prison est un lieu de repos, d’autres encore pensent que le diable vit dans les prisons du monde. » L’intention de l’auteur n’est pas de dissuader les candidats au voyage, mais de les inciter à être plus regardants sur leur entourage immédiat. Les clichés de la prison de Sun City que Célestin Tanda nous donne dans Les mystères du monde pénitencier sont donc des garde-fous qui devraient éclairer le lecteur sur les rapports avec autrui. Hermione Désirée Ngoma Légendes et crédits photo :(© DR) |