Commémoration : les passionnés de littérature russe ont célébré l’anniversaire de la mort de PouchkineMardi 4 Mars 2014 - 13:14 Cet anniversaire est célébré en Russie et dans le monde littéraire tout entier. Les professeurs et enseignants de la langue russe au Congo et le personnel du Centre culturel russe (CCR) ont saisi cette opportunité pour rendre, la semaine dernière, un vibrant hommage à l’éminent poète et écrivain russe Alexandre Sergueïevitch Pouchkine Si, habituellement, la célébration de la mort du poète et écrivain russe a lieu au CCR de Brazzaville, cette année, l’événement a lieu au lycée Joseph-Chaminade de Brazzaville. Des élèves venus de tous les lycées publics et privés de la ville capitale ainsi que des auditeurs russes ont rehaussé de leur présence cette cérémonie, en lisant les vers de ce grand poète. « On ne peut pas apprendre la langue russe et ne pas connaître Alexandre Pouchkine », a déclaré l’un d’eux. Pour Marcel Bansimba, inspecteur en langue russe, Alexandre Sergueïevitch Pouchkine a fondé les bases du russe littéraire moderne. « Si on a été au lycée, on a appris au moins des vers de Pouchkine », a-t-il souligné. Quant à la célébration de cet événement au lycée Joseph-Chaminade, il pense qu’elle a l’avantage de susciter très directement l’intérêt des élèves des lycées publics de Brazzaville et de certains lycées privés. « C’est donc une manière d’élargir cette activité », a-t-il estimé. La langue russe est apprise au Congo depuis les années 1960. Certes il y a eu beaucoup des soubresauts, surtout après l’effondrement du bloc communiste. Mais depuis les années 2002, la langue russe revêt une grande importance dans le monde. À cet égard, Marcel Bansimba a pris l’exemple des derniers jeux Olympiques de Sotchi où tous ceux qui ont pris la parole parlaient en trois langues : le français, l’anglais et le russe. « La langue russe a une très grande importance pour les élèves congolais. Chaque année, nous organisons les Olympiades de la langue russe, à l’issue de laquelle nous décernons quatre bourses d’études supérieures gratuites aux élèves. En plus de cela, la direction d’orientation des bourses octroie cinquante bourses d’études ; il y a aussi des parents qui disposent d’un peu de moyens et payent les études à leurs enfants. Donc, il y a beaucoup de possibilités de s’engager dans la science en apprenant la langue russe. Voilà son importance », a-t-il conclu. Qui est Alexandre Sergueïevitch Pouchkine ? Né le 6 juin 1799 à Moscou dans une famille de vieille noblesse russe, aisée et férue de littérature, Alexandre Sergueïevitch Pouchkine a commencé à lire les classiques anglais (Byron, William Shakespeare, Laurence Sterne) et français (Molière, Voltaire, Évariste Parny) de la bibliothèque paternelle. De 1811 à 1817, Pouchkine fait ses études au lycée impérial de Tsarskoïe Selo (ville rebaptisée Pouchkine en son honneur, en 1937), près de Saint-Pétersbourg. S’ouvre une des plus heureuses périodes de sa vie : c’est dans cet internat qu’il noue de fidèles amitiés (Delving, Pouschine, Küchelbecker). C’est aussi là, dans le parc du palais impérial, qu’il dit avoir connu sa première inspiration poétique. Dès 1814 son poème À un ami poète est publié dans la revue Le Messager de l’Europe. Ces vers, déclamés lors d’un examen de passage, lui valent l’admiration du grand poète Derjavine. En 1817, Alexandre Pouchkine intègre le ministère des Affaires étrangères. Durant ce temps, il rédige des poèmes romantiques inspirés par les littératures étrangères et russes. Mais la vigueur libérale de ses œuvres lui attire l’hostilité du pouvoir. C’est ainsi qu’en 1820, il est condamné à l’exil par le tsar Alexandre 1er et il y resta jusqu’en 1824. Ensuite, il est exilé dans la propriété familiale de Mikaïlovskoïe (province de Pskov). Ces six années d’exil sont essentielles pour son inspiration : voyage dans le Caucase et en Crimée, découverte de la campagne russe profonde, discussions avec diverses connaissances, contes de sa nourrice. Ce sont aussi celles des premières grandes œuvres, encore fortement marquées par l’influence romantique de Byron : Le Prisonnier du Caucase (1821) décrit les coutumes guerrières des Circassiens ; La fontaine de Bakhtchisaraï (1822) évoque l’atmosphère d’un harem en Crimée ; Les Tziganes (1824) est le drame d’un russe qui tombe amoureux d’une Tzigane. Surtout, Pouchkine entame son chef d’œuvre, Eugène Onéguine (1823-1830), écrit sa grande tragédie Boris Godounov (1824-1825), et compose les « contes en vers » ironiques et réalistes. En 1826, Nicolas 1er, nouveau tsar de Russie, fait revenir le poète à Moscou. Il y achève Poltava (1828), poème à la gloire de Pierre le Grand… Alexandre S. Pouchkine déploie également pendant ce temps une intense activité journalistique, notamment dans le cadre de la revue littéraire Le Contemporain. Son prestige est considérable. Après avoir épousé Natalia Nikolaïevna Gontcharova, célèbre beauté moscovite, en 1831, Pouchkine commence à fréquenter les salons aristocratiques ou se nouent contre lui des intrigues inspirées par la cour qui aboutissent au duel avec un étranger, officier alsacien, le baron Georges-Charles de Heeckerern d’Anthès, le 10 février, dans les faubourgs de Saint-Petersburg, près de la rivière Noire. Pendant le duel, le poète reçoit une balle d’un pistolet dans le ventre et meurt, deux jours plus tard, des suites de cette blessure. Il est enterré à proximité de la propriété familiale de Mikaïlovskoïe au monastère de Trigorskoïe. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photos 1 & 2 : Lecture des vers de Pouchkine par les lycéens (© Adiac). Photo 3 : Les lycéens assistant à la lecture des vers de Pouchkine par leurs camarades (© Adiac).
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