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Femmes de la diaspora : entre engagement ici et là-basLundi 3 Mars 2014 - 0:45 Les femmes africaines de la diaspora représentent la moitié des migrantes arrivant sur les sols européen, américain et même asiatique. Le regroupement familial n’est plus le seul motif de leur présence sur ces territoires Les femmes ne suivent plus leurs conjoints, mais quittent seules leur pays natal pour devenir étudiantes, entrepreneures, cadres, collaboratrices salariées ou occuper des emplois liés au secteur libéral. Elles n’hésitent pas non plus à s’investir comme dirigeantes d’associations. Sur le continent africain, les femmes se caractérisent par un dynamisme important. À titre d’exemple, elles occupent plus des deux tiers des emplois issus des secteurs informel ou agricole. Ces femmes africaines contrôlent dans la même proportion les finances informelles. Selon la Banque mondiale, le taux de l’entrepreneuriat féminin est plus élevé en Afrique que dans toutes les autres régions du monde. Malgré ces exemples éloquents, le constat est sévère, et dans une majorité de pays africains ces capacités humaines, économiques, sociales et l’ensemble des droits qui y sont attachés demeurent occultés et inexploités. Les femmes de la diaspora œuvrent à la valorisation et à l’autonomisation nécessaire des femmes, mères et filles d’Afrique. Elles prennent une part active au développement du continent en partageant leurs expériences professionnelles et associatives. L’aide ne se limite plus seulement aux transferts d’argent, qui peuvent prendre la forme de caisses de solidarité (tontines), mais ces femmes participent également aux transferts de compétences et transmettent leurs connaissances dans les domaines de l’enseignement ou de la santé. Elles contribuent par ces échanges à ce que les femmes restées au pays deviennent plus autonomes et bénéficient davantage de leurs droits fondamentaux. Les héroïnes parsèment le monde. Les échanges de richesses, de savoirs ne sont pas univoques, et la femme africaine peut également constituer un excellent miroir en termes d’engagement et de courage pour les femmes ayant fait le choix de quitter leur pays d’origine. Je rappelle à ce titre que depuis une décennie quatre femmes africaines ont reçu le prix Nobel de la paix. Il est d’ailleurs intéressant de préciser que Wangari Maathai et l’actuelle présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, ont fait une partie de leurs études aux États-Unis et ont en cela appartenu à la diaspora africaine. C’est également à une femme, Catherine Samba-Panza, que la République centrafricaine a donné sa confiance pour ramener ce pays à la paix. C’est aussi un pays africain, en l’occurrence le Rwanda, qui détient le plus fort taux de représentation féminine au Parlement dans le monde. Parmi ces parcours et en écho à ce forum mondial des femmes francophones qui se déroule à Kinshasa, mes pensées fraternelles s’adressent aussi à la ministre pour l’Intégration d’Italie, Cécile Kyenge, native de Kambove. Toutes ces actions d’ici ou là-bas contribuent à renforcer la femme africaine non seulement en tant que pilier essentiel du développement économique et social du continent, mais aussi en tant que digne représentante de la paix et des droits humains en Afrique. Née à Sibiti au Congo Brazzaville et ayant passé toute sa jeunesse dans ce pays, Corine Marteau vit maintenant en France. Exerçant dans les métiers de la restauration, Corine Marteau est également très impliquée dans le milieu associatif notamment dans les groupes œuvrant pour la valorisation de la femme africaine. Parmi ses nombreuses actions, elle a organisé le cinquantième anniversaire de la journée internationale de la femme africaine à l'UNESCO en 2012. La même année, elle a organisé une rencontre parisienne entre la première dame du Congo et les femmes de la diaspora congolaise autour du thème « entrepreneuriat au féminin ». Corine Marteau Légendes et crédits photo :Corine Marteau ©DR |