Coup fatal : plus de cent dates et des programmations un peu partout dans le monde

Lundi 17 Février 2014 - 15:30

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Né à Kinshasa dans le cadre de Connexion Kin, le festival des arts de la scène du KVS,  le spectacle en cours de création depuis 2010 séduit déjà beaucoup. Il est à l’affiche à Vienne à partir de juin et sera présenté au Festival d’Avignon avant sa présentation à Kinshasa, deux dates en octobre.

Sous la houlette du jeune virtuose de la guitare Rodriguez Vangama appelé autrement Salopard, chef d’orchestre du projet Coup fatal depuis près de quatre ans maintenant treize artistes s’activent autour du contre-ténor Serge Kakudji. La tâche du guitariste, comme il l’explique, « consiste à gérer tout le groupe qui comporte, Serge Kakudji y compris, quatorze artistes sur scène ». La particularité de Coup fatal, nous rappelle Rodriguez, «  réside dans le mélange de plusieurs styles musicaux qui gravitent autour de la musique baroque et la musique traditionnelle congolaise ». Et d’ajouter : « Nous faisons intervenir plusieurs influences musicales comme le funk, la soul, rock, jazz, etc. ».

Quant à la part de la musique traditionnelle, explique le guitariste : « Elle intervient par l’usage des instruments traditionnels comme le likembe, le balafon, le xylophone, la konga qu’on appelle communément ici tam-tam, les cloches, etc.  ». Alors que lui-même joue à la guitare électrique, Costa Pinto (guitare acoustique), Angou Ingutu (guitare basse) lui viennent en appui pour la partie d’instruments modernes, les seuls qui participent à l’aventure. Il est vrai que pour des raisons techniques, des changements ont été opérés au sein de l’équipe depuis la première esquisse présentée en 2010 à la Halle de la Gombe. Seront donc de la partie lors de la tournée prévue entre 2014 et 2015 Bouton Kalanda (likembe), Erick Ngoya (likembe), Silva Makengo (likembe), Tister Ikomo (xylophone), Deb’s Bukaka (balafon), Cédrick Buya (percussion), Jean-Marie Matoko (percussion) et 36 Seke (percussion). Aux musiciens, il faut joindre Russell Tshiebwa et Bule Mpanya qui interviennent au chant et dans les chœurs.

Treize chansons

Les interprétations auxquelles se livrent le contre-ténor Serge Kakudji sont extraites du répertoire baroque de Händel et Gluck esssentiellement. Mais, ce ne sont pas les seuls airs que l’on écoute dans Coup fatal, il y en a treize en tout, nous a dit Rodriguez. En effet, pour en constituer le répertoire, le guitariste a fait preuve d’ingéniosité. Il y a mis sa part de créativité pour lui donner pour ainsi dire une « sérieuse dose de vitalité congolaise ». Ce, au travers de compositions personnelles, des chansons, a-t-il affirmé, créées pour le besoin du projet. Les Dépêches de Brazzaville ont été mises au parfum quant à son procédé : «  Chaque fois que je dois ajouter une chanson dans le répertoire, je m’attelle d’abord à lire les partitions des airs anciens, pour certains vieux de 200 ans, qu’interprète Serge. Ensuite, je trouve, la direction musicale que je prends pour base de la musique traditionnelle que je dois adapter à la partition ». Jusqu’ici, le résultat est bien apprécié, une chance que Rodriguez, comme il n’a pas manqué de s’en féliciter aie « une certaine facilité à créer ». Reste alors aux musiciens de s’exécuter selon les directives du chef d’orchestre.

Rodriguez part certes des partitions des interprétations de Serge mais il s’intéresse aussi aux textes, quitte à savoir de quoi parle la chanson. Les airs composés ont pour référence le thème des airs anciens, le guitariste se constitue une base qui va l’aider à puiser des sons dans l’une ou l’autre province du pays de sorte à le faire concorder avec la musique baroque qu’interprète Serge. Ceux qui ont eu le privilège d’assister à l’une ou l’autre présentation de Coup fatal en ont apprécié la musique. Reste que Fabrizio Cassol, directeur musical y mette la dernière main pour l’accorder d’une certaine manière à la sensibilité occidentale. Le spectacle devrait s’enrichir de la mise en cène d’Alain Platel et du danseur Romain Guion. Quant au décor, il est conçu par le plasticien Freddy Tsimba et comportera, renseigne le KVS, « des sculptures grandeur nature, inquiétantes, avec des douilles » des œuvres qui ont largement contribué à sa notoriété.

Nioni Masela