Journée de la langue portugaise : la gastronomie lusophone à l’honneur à Kinshasa

Mardi 1 Mai 2018 - 15:45

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En marge du 9e anniversaire de l'évènement institué par la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) qui sera célébré le 5 mai, quatre restaurants de la ville vont offrir un menu complet à prix réduit pour une dégustation-découverte des spécialités angolaises, brésiliennes, portugaises et santoméennes, du 3 au 6 mai.

 

Alberto, António Pereira, Ana CorgaVieira et André SantosLa première semaine de la gastronomie lusophone à Kinshasa était au centre de la conférence de presse animée par Alberto Cabongo (chargé d’affaires de l’ambassade d’Angola), André Santos (ambassadeur du Brésil) et António Pereira (ambassadeur du Portugal), le 30 avril, à la Délégation Wallonie-Bruxelles en présence de Ana Corga du Centre culturel portugais Camoes.

Les trois diplomates en fonction à Kinshasa l’ont décrite comme une occasion offerte aux Kinois pour la découverte d’un pan important de leur culture commune lusophone. À cet effet, deux restaurants par jour entre O Poeta, Le Roi du Cossa, Chez Gaby et Tabuinhas offriront un menu complet (entrée, plat et dessert) du 3 au 6 mai, à midi et dans la soirée. Les médias présents ont reçu des cartons d’invitation pour une dégustation au lieu et au jour de leur choix, quitte à se faire une idée des plats typiques des pays de langue portugaise.

Alberto Cabongo, André Santos et António Pereira ont saisi l’opportunité de ce face-à-face avec la presse autour de la Journée de la langue portugaise et de la culture de la CPLP pour l’entretenir sur cette dernière. À tour de rôle, ils en ont évoqué les objectifs et aspects majeurs partant de la création de cette communauté en 1996 et de ses neuf pays membres cités par le chargé d’affaires angolais. « La CPLP a commencé à se constituer de 1992 à 1996 par la volonté des chefs d’Etat de ses pays. Elle comprend l’Angola, le Brésil, le Portugal, le Timor oriental, Sao-Tomé-Et-Principe, le Mozambique, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert et la Guinée équatoriale, entrée en 2014 », a expliqué Alberto Cabongo. Et d’ajouter : « Mais à part les pays membres effectifs de la CPLP, il en existe dix autres observateurs. Ils se retrouvent en Europe, en Amérique et en Afrique. L’objectif fondamental de la communauté était l’approfondissement de l’amitié et de la coopération des pays membres pour la diffusion de la langue et de la culture lusophone. Cette organisation a un caractère international, elle regroupe des pays d’Afrique, d’Amérique, d’Europe, d’Océanie et d’Asie, c’est le cas du Timor Leste. Nous espérons qu’avec le temps, les pays observateurs deviendront des membres effectifs car notre statut reste ouvert à de nouvelles adhésions  ».

Brésil, locomotive du portugais

L’on a appris de l’ambassadeur du Brésil que « le portugais est une langue du groupe ibéro-roman et il a des racines latines. On y trouve aussi des influences de l’occitan et de l’arabe à la faveur des événements historiques du continent européen ». Ayant axé son propos sur l’histoire et le développement de la langue portugaise, André Santos a ajouté : « Les documents les plus anciens de cette langue sont notariaux, ils datent du IXe siècle. Mais les documents qui attestent de la naissance officielle de la langue portugaise datent de 1214, il s’agit des testaments d’Alphonse II qui était le 3e roi du Portugal. En 1290, le roi Denis 1er décréta qu’elle devienne la langue parlée sur le territoire portugais à la place du latin ».

Le diplomate brésilien a, par ailleurs, réaffirmé que le statut actuel du Brésil, établi comme le plus grand pays de la langue portugaise avec ses 80% de locuteurs, n’enlève rien au mérite de son géniteur, le Portugal, qui l’a diffusée dans le monde. « L’expansion de la navigation liée aux grandes découvertes a répandu le portugais dans les nombreuses régions d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Elle explique un peu les différenciations entre le portugais européen et l’international. Au Brésil, on constate la différence des mots utilisés, non pas qu’ils n’existent pas au Portugal, en Asie ou en Afrique, c’est juste qu’ils sont plus anciens et ne sont plus d’usage. Ce sont les résultats de l’évolution et de la dynamique de la langue », a-t-il souligné.Une invitation à la semaine de la gastronomie lusophone

En sus, l’ambassadeur du Portugal a abondé dans le sens de son homologue lorsqu’il a affirmé que « le portugais devient une langue véhiculaire sur le continent africain à partir du XVIe siècle. Il est utilisé non seulement par les Portugais qui y vivaient mais aussi par les jeunes autochtones et les autres Européens, parce qu’il facilitait la communication ». Et de poursuivre : « J’aimerais ajouter un autre fait, avec les yeux du XXIe siècle, au regard des proportions, je dis un grand merci à ces gens éparpillés dans le monde diffusant notre langue, c’est quand même eux qui, du point de vue du nombre, font le dynamisme de cette langue, cette façon de s’exprimer qui nous plaît à tous ».

 En outre, a-t-il précisé : « Sur 273 millions de locuteurs du portugais, le Brésil, à lui seul, en compte 205 millions. Cette langue est devenue internationale à l’aide d’une grande locomotive, le Brésil. Nous avons initié le phénomène maintenant, il est dans de très bonnes mains et continue tout seul. C’est une langue de brassage des cultures, des peuples. L’Angola compte 25 800 000 locuteurs et le Mozambique 25 930 000, c’est une langue importante en Afrique ».

le Portugal, qui n’en compte qu’autour de onze millions, « réaffirme les principes en termes des normes grammaticales et lexicales ». « Nous soutenons une harmonisation de plusieurs normes de la langue. Nous avons notre mot à dire en ce qui concerne la grammaire normative, celle qui établit les règles de la langue et n’en subit pas seulement l’évolution », a signifié le diplomate portugais.

 

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 :Alberto, António Pereira, Ana CorgaVieira et André Santos Photo 2 : Une invitation à la semaine de la gastronomie lusophone

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