Théâtre : « Tout ou rien », le secret du vivre ensemble selon Yvon Wilfride Lewa-Let MandahVendredi 30 Mars 2018 - 19:35 M. Tout, Mme Ou et M. Rien se rencontrent fortuitement. Tantôt ils s'affrontent, se brouillent ; tantôt ils s'entraident, débattant du coq à l'âne, des brûlants sujets qui font le train-train de la vie humaine. Sur quatre-vingt-neuf pages, Yvon Wilfride Lewa-Let Mandah met en évidence la double vocation de ce genre littéraire. Être lu et vu par le public. Le récit s'organise autour de la rencontre fortuite de trois personnages. M. Tout, Mme Ou et M. Rien. Au début de la pièce, chacun d’eux raconte une histoire, mais qu'il n'achève pas, parce qu'interrompu par l'autre. Découvrant le secret du vivre ensemble, ils invitent tous les habitants de la Terre à leur emboîter le pas en vue de connaître le bonheur. Ces trois récits diamétralement opposés, l'un après l'autre, montrent la différence de sensibilité et d'origine des personnages mis en scène. M. Tout conte une histoire allégorique sur la forêt tropicale à la manière des griots. M. Rien qui l'interrompt relate sous forme d'une catéchèse le récit des Hébreux à la sortie d'Égypte. Sans le laisser atteindre le dénouement, surgit inopinément Mme Ou qui, à son tour, déballe l'histoire du Nobel de la paix, Martin Luther King. Ces discours, du coq à l'âne, engendrent des disputes entre les trois personnages. À travers les interventions des uns et des autres, l’auteur déverse aux lecteurs des réflexions tous azimuts sur diverses questions d'actualité. L'égalité entre l'homme et la femme, la guerre et le terrorisme, l'eschatologie ou la politique. L'intrigue ressemble, en effet, à un débat de rue qui se termine par la réconciliation de tous, d'autant plus que toutes les scènes se déroulent sur un tableau unique. La pièce est écrite dans un langage relâché, un style mêlant la dérision et le surréalisme. Dans l'ensemble, elle paraît comme une métaphore banale, un fourre-tout littéraire qui invite à la paix par le biais de l'amour. Par ailleurs, les précisions notées dans les didascalies révèlent un dramaturge complet, exercé dans l'art de la scène. À propos de l'auteur, Yvon Wilfride Lewa-Let Mandah a publié, entre autres, les pièces de théâtre "Mon patron n'est pourtant pas un blanc" et "Apocalypse", un essai intitulé "Mon refuge" et un recueil de poèmes "Les jalons". Il est détenteur du prix international de Poésie Tchikaya-U-Tam'Si et du prix Tchikounda de meilleur écrivain. Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :Image:Photo de couverture de l'ouvrage Notification:Non |