Journée internationale de la femme : la pièce de théâtre « Seule la lutte libère » mise en scène pour illustration

Mercredi 7 Mars 2018 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Ecrite par Emma Mireille Opa-Elion, directrice générale des arts et des lettres, cette pièce de théâtre a été représentée sur la scène de l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville par Action Perfect’Art, le 06 mars 2018

La représentation de la pièce de théâtre « Seule la lutte libère ! » s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme en général et du mois de mars, mois de la femme en particulier. C’est sous le signe « Le 6e art au service de la promotion de la femme », que les professionnels du théâtre congolais réunis autour d’Action Perfect’Art ont animé cette pièce de théâtre, mise en scène par Eric Aimé Kouizoulou, sous la régie lumière de Victor Mbilampassi.

« Seule la lutte libère » décrit une scène à travers une confrontation de deux positions : l’une conservatrice et machiste (incarnée par Kifula, un phallocrate), l’autre moderniste et féministe (camp dans lequel se trouvent quatre femmes et un homme). « Seule la lutte libère ! » pose de façon comique et pédagogique les problématiques de la promotion de la femme, l’égalité des droits entre les sexes … La circoncision et le devoir social de donner à la jeune fille les mêmes chances d’accès à l’instruction sont les pommes de discorde entre les deux camps. Cette longue bataille des idées se solde, plus tard, par une prise de conscience de Kifula, le macho. Mais, « Seule la lutte libère ! » ne fait pas seulement la promotion de la femme qui a socialement réussi par l’école. Par la voix de deux personnages, la pièce suggère des mesures de facilitation d’accès au crédit, surtout pour celles qui sont regroupées en coopératives.

A l’issue de la représentation théâtrale, Emma Mireille Opa-Elion qui a eu l’excellente idée de mettre sur pieds cette pièce de théâtre qui défend la femme en général et congolaise en particulier, a reçu un trophée d’Action Perfect’Art.

« Je crois que tout le mérite revient à Emma Mireille Opa-Elion qui a écrit cette pièce de théâtre. Je félicite aussi tous les acteurs qui l’ont joué », a souligné Eric Aimé Kouizoulou.

 

Elles ont réagi

Pour madame Véronique Okoumou, ambassadeur du Congo en Côte-d’Ivoire, c’est une très belle pièce, très bien jouée. Elle dit avoir beaucoup aimé la manière dont elle a été présentée sous forme d’enseignement. Il y a ce côté très pédagogique de la pièce qui l’a beaucoup émerveillée.

« Dans la présentation, on a fait passer un message très, très fort : la construction de la cellule familiale d’abord et la construction de notre société dans le dialogue et dans le partage. C’est ce qui était très remarquable. En filigrane, c’est vrai qu’on a parlé de « Seule la lutte libère », mais ce n’est pas une lutte face à un adversaire, c’est la persévérance dans les idées et comment les partager dans la concertation, le dialogue, et c’est ça qui a été formidable. »

Pour la rédactrice de la pièce de théâtre, Emma Mireille Opa-Elion, « Seule la lutte libère ! », est un slogan qu’elle entendait des mamans et grandes sœurs de l'Union révolutionnaire des femmes du Congo alors qu'elle n'avait que 5 ou 6 ans. Ce n’est que plus tard devenue adolescente qu’elle a compris le sens de ce slogan. Ce fut aussi le slogan du président Thomas Sankara, dit-elle. Quand on dit « Seule la lutte libère », ce n’est pas que la femme.

« La première dame à avoir passé le baccalauréat en 1961 alors que les garçons le passaient depuis 1908, soit 53 ans avant, s’est vue être refusée le diplôme. Il a fallu 9 mois de tractations et de négociations avec l’académie pour qu’on lui délivre ce diplôme. Donc, c’est une lutte. En pensant à Julie Victoire qui est la première lauréate au baccalauréat, nous pensons à Aimée Mambou Gnali. Nous sommes à Brazzaville, beaucoup ne connaissent pas Jane Viale. C’est elle qui a aidé les autres femmes à s’émanciper. Nous parlons aussi de Mountou Bayonne, de Miriam Makeba. Dans cette lutte, il n’y a pas que les artistes, il y a aussi les scientifiques. »

 

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : une partie de la pièce de théâtre (crédit photo Désiré Kinzenguélé) Photo 2 : Photo de famille, auteure de la pièce, metteur en scène et les acteurs (crédit photo Désiré Kinzenguélé)

Notification: 

Non