Droits d'auteur: les artistes musiciens appellent au changement du mécanisme de gestion

Mardi 16 Janvier 2018 - 17:15

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Le bureau exécutif national de l’Union des musiciens congolais (UMC) a animé, le 15 janvier à Brazzaville, une conférence de presse au cours de laquelle leur situation sociale et professionnelle a été évoquée.

 

 

Les musiciens revendiquent leur statut et leur implication dans la gestion du Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA). Ils déplorent la gestion de cette structure qui est restée jusqu’à ce jour étatique, ne leur permettant pas de jouir pleinement de leur droit car, disent-ils, le décret 86/813 du 11 juin 1986 portant organisation et fonctionnement du statut du BCDA est devenu caduc. Ils veulent que ce statut soit nécessairement révisé. « Tant que le BCDA gardera son statut de société à caractère public alors que l’Etat s’est désengagé de la gestion directe des entreprises, il donnera l’impression que l’Etat congolais exploite les artistes alors que ce n'est pas le cas », ont signifié les artistes.

Les musiciens condamnent la mauvaise gestion de leurs fonds par le BCDA et dénoncent l’existence d’une société de sous -traitance dans la perception des droits d’auteurs, société tenue par un sujet étranger occasionnant ainsi un scandale d'évasion de fonds. « Nous ne connaissons pas le quota réservé réellement aux artistes. Voilà pourquoi nous demandons la mise en place d’un conseil d’administration pour contrôler tout cela. Nous devions savoir comment est géré notre maison », a indiqué Pape God, président national de l’UMC.

Les artistes musiciens souhaitent que le BCDA s’arrime à toutes les autres sociétés, notamment la Socoda en République démocratique du Congo, la Sacem en France où les artistes supervisent eux-mêmes les droits d’auteurs et non le ministère de la Culture.

En ce qui concerne leur statut, le président du commissariat aux comptes de l’UMC, Romain Gardon, a fait savoir que le projet de  loi portant statut des musiciens a  été déjà élaboré  et  se trouve actuellement sur la table du gouvernement. « Il y a un certain manque de volonté, on ne connaît pas pourquoi cette procédure tarde. Nous sollicitons du ministère de la Culture et des arts  qu'une attention particulière soit accordée à cette question », a-t-il martelé.

Le BCDA ne se réunit jamais avec les artistes musiciens en assemblée générale, il ne communique jamais, ont-ils fait savoir. « C’est une gestion totalement étrangère aux artistes », a regretté Romain Gardon.

Au cours de cette conférence de presse, les artistes ont exigé, entre autres, la mise en place sans délai d’un conseil d’administration ou d’une commission mixte de gestion du BCDA. De même, en cas de non-respect de cette disposition, ils ne se reconnaîtront plus dans toutes les opérations de recouvrement faites en leur nom et ne se sentiront nullement comptables de l’opération de recouvrement forcé des taxis bus.

Notons qu'une minute de silence a été observée en mémoire de l’artiste Nzongo Soul, décédé le 10 janvier à Paris, en France.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les membres du bureau exécutif de l’UMC lors de la conférence de presse Photo 2: Les artistes musiciens

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