Interview : Mac Nsondet dit Lumumba avec son MR20 se penche sur les jeunes

Samedi 6 Janvier 2018 - 10:30

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Mac Nsondet, plus connu sous le patronyme Lumumba à cause de sa coiffure qui ressemble à celle du leader indépendantiste Emery Patrice Lumumba, est président de l’association dénommée « Mouvement du Réveil 2020 » en sigle MR20. Il nous livre ses impressions sur la jeunesse et la culture au Congo. Entretien.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Mac Nsondet, votre association, MR20, a un caractère socioculturel.  Comment en êtes-vous arrivé là ?

Mac Nsondet (M.N.) : Au sortir de nos différentes formations, nous nous sommes constitués en un cercle de réflexion dénommé MR20, afin d’apporter des réponses aux questions qui préoccupent notre pays, en partant bien sûr d’une question très obsédante qui est celle de savoir si les jeunes doivent esquiver les débats socioculturels, socio-économiques et environnementaux des sociétés dans lesquelles ils vivent.  La réponse à cette question nous a conduits à un but, celui d’assurer un avenir socioculturel stable et durable en donnant un sens, une norme et une identité responsable à la jeunesse, en libérant l’homme dans sa dimension sociale et spirituelle. Pour nous, la culture est une affaire spirituelle. Il est nécessaire de sauvegarder les valeurs et les patrimoines d’intérêt national pour un développement intégral et durable du Congo en particulier et de l’Afrique en général.

L.D.B. : Pensez-vous que l’art et la culture en général ont encore leur place au Congo ?

M.N. : Cette question me paraît miroir, c'est-à-dire d’une part oui et d’autre part non. Oui, parce que dans chaque domaine de la vie, il y a toujours des gens qui s’y intéressent selon le mystère de la diversité naturelle et de l’évolution de l’homme. En art et culture, on a plusieurs ténors tels que   Roga Roga, Diosone Philosophe, Doudou Copa, Youyou Mombangué, Key Kolos en musique ; au théâtre, des acteurs comme Sorel Boulingui…Cependant, tous ces jeunes qui essaient d’émerger ne sont qu’une minorité au cœur de la culture et de l’art congolais. Peut-être parce que de nos jours l’art et la culture ne sont pas vraiment pris en considération ou valorisés, pour preuve les artistes dans tous les secteurs se plaignent du fait qu’ils ne sont pas pris en compte et on peut même souligner la carence des producteurs. Alors qu’ailleurs, c’est plutôt la diversité culturelle qui vivifie ou bien qui alimente les affaires. 

L.D.B. : Comment comptez-vous intéresser la jeunesse ?

M.N. : Nous devons nous-mêmes faire de vraies analyses sur la vie culturelle et artistique de notre pays, nous en tant qu’acteurs sociaux, afin d’en connaître plus et, par ailleurs, organiser des ateliers de formation ainsi que des conférences débat sur l’importance de l’art et de la culture. Malheureusement, de nos jours, les jeunes veulent avaler la proie sans la broyer. Ils veulent vite gagner sans prendre le temps de mûrir leurs talents et c’est dans pratiquement tous les domaines que nous le constatons.

L.D.B. : En tant qu’acteur socio-culturel, quel sens donnez-vous à la culture ?

M.N. : Aujourd’hui, le vrai sens de la culture semble disparaître dans notre pays. D’où, nous sollicitons une renaissance culturelle auprès du gouvernement de la République. Car, pour nous, la culture peut s’illustrer à une plante ; si on ne la promeut pas, elle se meurt ; tout comme elle est condamnée à s’éteindre si de nouvelles branches n'apparaissent pas. L’héritage du passé doit forcément être préservé tout en assurant une certaine créativité au présent afin de garantir notre futur culturel.

L.D.B. : Avez-vous des projets pour 2018 ?

M.N. : Oui, nous avons deux grands projets pour 2018. Le premier est culturel, il vise la promotion d’une culture dynamique et désaliénée dans le but de renforcer l’unité nationale ; et le second est éducatif, il vise la conscientisation des jeunes en milieu scolaire afin de ramener la couche juvénile à être bâtisseuse de la paix physique et morale dans son cadre de vie.

L.D.B. : Pourquoi avez-vous choisi de vous identifier à la figure de l’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo, Emery Patrice Lumumba ?

M.N. : Cela ne vient pas de soi. C’est un vieux retraité dans mon enfance qui m'avait dit, pour une première fois, que je ressemblais à Lumumba. Depuis ce jour, tous mes proches m’appellent Lumumba et beaucoup de gens disent que nous sommes comme deux gouttes d’eau.

 

 

 

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Mac Nsondet, président de l'association MR20

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